Michel Winock

1956 l'« Octobre hongrois »

La «révolution d'Octobre» n'est pas ia même pour tous ies peuples. Pour les Hongrois, elle a eu b'eu il y a vingt-cinq ans. Une révolution de type nouveau : la révolution antitotalitaire.

La gauche et les Juifs

La gauche l'affirme : l'antisémitisme est étranger à sa tradition politique. Trois moments - et avec quel éclat ! - le prouvent : la Révolution de 1789, l'affaire Dreyfus et la lutte antihitlérienne. Mais Jaurès lui-même n'a-t-il pas dit un jour qu'on pouvait trouver sous l'antisémitisme l'annonce d'un « véritable esprit révolutionnaire » ? Michel Winock montre ici que de 1789 à nos jours la réalité ne fut pas toujours en accord avec les principes proclamés.

Le Fascisme en France

Y a-t-il une renaissance du fascisme ? Pour apprécier la réalité du phénomène, Michel Winock remonte à ses origines et suit l'itinéraire des tribuns qui ont tenté - pour s'imposer à i'opinion - de concilier le « nationalisme » et le « socialisme » par le truchement de l'antisémitisme.

Flaubert dans le miroir de l'histoire

Voilà cent ans Flaubert mourait, âgé de cinquante-neuf ans. On sait avec quel soin l'artiste de Croisset avait raconté la Carthage antique dans Salammbô. C'est pourtant dans L'Éducation sentimentale qu'il s'est affirmé véritable historien.

Pourquoi Staline a signé le Pacte germano-soviétique

Le 24 août 1939, le monde apprenait avec stupeur que Staline venait de signer un pacte avec Hitler. Quarante ans après, et à la lumière des dernières recherches, René Girault, un des meilleurs spécialistes du monde soviétique, analyse l'histoire à rebondissements de cette négociation qui aujourd'hui encore suscite les polémiques.

Huysmans et la décadence

Ce mois-ci s'ouvre, à la bibliothèque de l'Arsenal, une exposition « Huysmans ». Les métamorphoses de celui qui fut le premier président de l'académie Goncourt n'ont pas fini de nous étonner.

Les aventures de Marianne

En France, la République n'est pas un régime politique qu'on définit abstraitement. Avant d'acquérir sa «beauté» légendaire, sous l'Empire, elle avait suscité l'affection ou la haine sous le nom de Marianne. Maurice Agulhon, qui en est devenu l'historien, nous retrace quelques étapes de sa vie allégorique.

La nouvelle histoire

Trois livres de la cuvée 1978, dont nous parlons ci-dessous, témoignent, chacun à sa façon, des ouvertures nouvelles de l'histoire. Dans un dictionnaire encyclopédique, Jacques Le Goff, aidé de ses coauteurs, tous proches ou représentants de « l'école des Annales », aligne, sous une forme volontairement didactique, les points forts de ce qu'il appelle La Nouvelle Histoire. L'Histoire quantitative histoire sérielle de Pierre Chaunu en est, dans un domaine précis, une belle illustration. Ce n'est pas exactement dans cette lignée que s'inscrit Penser la Révolution française de François Furet. Les historiens des Annales, en s'affirmant face à l'histoire « événementielle », en sont venus à négliger souvent l'histoire politique. Or F. Furet, attentif tout à la fois à la continuité (ce qui dure à travers et sous l'éruption révolutionnaire) mais aussi à la rupture (car il y a bien un avant et un après 1789), dérange notre vision apprise de la Révolution, tout en illustrant la fécondité d'une histoire politique qui repense « l'événement » sans s'y laisser enfermer.