Roger Dupuy

François Lebrun

Disparu le 2 décembre dernier, au lendemain de son 90e anniversaire, François Lebrun était l'un des plus fidèles collaborateurs de L'Histoire depuis 1978. Il rejoignit son comité scientifique en 1989. Spécialiste d'histoire moderne, il a consacré sa thèse aux hommes et à la mort en Anjou, devenue un classique de la démographie historique. Il a enseigné pendant trente ans à l'université de Haute-Bretagne, à Rennes. Proche de Robert Mandrou, il s'intéressa très tôt à l'étude des mentalités et des sensibilités. Son métier, sa culture, son autorité, son sourire nous manquent. Nous avons choisi de republier des extraits d'un de ses premiers articles dans L'Histoire. Et le témoignage de Roger Dupuy, qui fut longtemps son collègue à Rennes et jusqu'au bout son ami.

Tout a commencé à Rennes

A la fin janvier 1789, aristocrates et jeunes gens du tiers état s'affrontent dans les rues de Rennes : la noblesse ne veut rien céder de ses privilèges et voit se dresser contre elle les bourgeois. Le sang coule. Un épisode oublié, qui préfigure pourtant la révolution radicale.

Faut-il avoir peur du peuple ?

La Révolution française : c'est le moment fondateur. Le peuple prend enfin le pouvoir ! Comment, dès lors, tenir compte de ses aspirations ? Comment faire face à ses débordements ? Et composer avec les « populistes » et les démagogues ?

Quiberon : la dernière bataille de la Vendée

Le 26 juin 1795 au matin, une flotte anglaise débarque, près de Quiberon, des troupes royalistes venues au secours des chouans insurgés contre la Eévo-lution. Un mois plus tard, c'est le désastre : les « blancs », contraints de se rendre aux « bleus », seront exécutés en masse. Tout espoir de restauration légitimiste a été définitivement anéanti.

La Révolution a-t-elle commencé à Rennes ?

Pour tout le monde, c'est un fait entendu: la Révolution a commencé dans le Dauphiné, pendant l'été 1788. Pourtant, à Rennes, ont eu lieu les premiers affrontements sanglants entre la noblesse et le tiers état lors de l'hiver 1189. Alors pourquoi, depuis deux siècles, ces événements de Bretagne ne sont-ils pas considérés comme les «vrais» débuts de la Révolution?

La Contre- Révolution sans masque

Vendée, chouannerie, terreur blanche... Depuis deux cents ans, la Contre-Révolution s est incarnée dans des mots à lourde charge symbolique. les uns l'expliquent par le complot, la manipulation et la trahison au bénéfice des ennemis de la nation. les autres y trouvent leurs martyrs. les historiens peuvent désormais en proposer une vision plus nuancée, qui s'appuie sur une parfaite connaissance de la société d'Ancien Régime.