Et la presse inventa le crime passionnel

A la fin du siècle dernier, deux femmes font la une de l'actualité : Marie Bière, artiste lyrique, a tenté d'assassiner son amant volage ; la comtesse de Tilly a vitriolé la maîtresse de son mari. Ces femmes bafouées sont belles, dignes, désespérées ; elles expriment d'authentiques remords. Le public suit leur procès avec enthousiasme. Le crime passionnel fera désormais les beaux jours de la presse.

Ldel janvier 1880, une jeune femme, Marie Bière, abat son amant en pleine rue. Avec son procès, le crime passionnel fait une entrée tonitruante à la une des journaux. Beaucoup plus qu'à sa victime, c'est à l'héroïne du drame, belle figure passionnée, que s'intéressent les journalistes. Issue de la petite bourgeoisie, cette artiste lyrique a perdu sa raison et sa vertu en s'abîmant dans un amour malheureux. De son premier, tardif et unique amant, Robert Gentien, elle a eu un enfant qu'il a refusé de reconnaître : le séducteur se préparait à rompre. Mise en nourrice, la petite fille est morte. Abandonnée, Marie Bière décide alors de venger tout à la fois son honneur et son enfant mal aimée. Elle guette son amant et lui tire dessus, le blessant grièvement. La même année, une autre femme fait irruption dans les éditoriaux : la comtesse de Tilly, épouse bafouée par un mari volage.

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