Il n'y aura plus de condamné à mort
Le vote du projet de loi brillamment défendu par Robert Badinter met un terme à deux siècles de débats. En France, la peine de mort est abolie.
Pendant plus de deux cents ans, on en avait discuté. Dans les salons du faubourg Saint-Germain et à la tribune des assemblées révolutionnaires, dans la presse et les sociétés savantes, sur les bancs du Parlement et au comptoir du café du Commerce.
La Machine était toujours là. La machine à tuer née en 1789 des scrupules du docteur Louis, un médecin philanthrope, et perfectionnée par un autre ami du genre humain, le bon docteur Guillotin. Aussitôt adoptée elle s'était emballée - les circonstances s'y prêtaient -, puis avait pris sa vitesse de croisière, toisant de haut les audacieux qui prétendaient la reléguer au musée des horreurs.