La révision du dossier Galilée
Après l'Europe, les pays anglo-saxons s'enflamment autour du livre de Pietro Redondi, Galilée hérétique. Pourquoi? Parce que l'historien italien met en pièce l'édifice traditionnel. Selon lui, Galilée ne fut pas condamné pour les raisons que l'on sait: la rotation de la Terre autour du Soleil... En effet, Pietro Redondi a découvert dans les archives du Vatican que Galilée fut traqué avant tout à cause de ses positions théologiques. Et il a raconté toute l'affaire à Jean-Maurice de Montremy.
Presque septuagénaire, Galilée doit s'incliner face aux princes de l'Église et aux inquisiteurs. Il abjure : il reconnaît s'être élevé contre la Bible (Josué, X, 12) qui relate le miracle par lequel Yahvé donne à Israël la victoire sur les Amorites. Ce jour-là, l'Éternel arrête, pour son peuple, le mouvement du Soleil autour de la Terre. Aussi l'Église proscrit-elle les thèses de Copernic, reprises par Galilée, selon lesquelles la Terre tourne autour du Soleil, et non l'inverse. A genoux, le savant s'humilie. Puis se relève, frappe du pied le sol et crânement s'écrie : « Eppur, si muove ! » (« Et pourtant, elle tourne »). Depuis, gravures et récits montrent le vieil homme, reclus en sa geôle, observant les astres à l'aide d'une minable lunette. Belle image de la science têtue, que rien n'arrête, même aux temps les plus obscurs de l'obscurantisme catholique romain.