La religion des morts
Marqué par le recul des pratiques religieuses, le XIXe siècle fut pourtant traversé par un intense culte des morts. Mêlant dévotion catholique et superstitions populaires au fort potentiel de consolation, cette religion hybride résista à l'anticléricalisme de la IIIe République et aida à surmonter le traumatisme de la Grande Guerre.
Le XIXe siècle a été le temps par excellence du « culte des morts », ce culte familial du souvenir et de la tombe qui fut un des traits anthropologiques et culturels les plus répandus de la période. Né pour partie en réaction à l'anarchie funéraire de la Révolution française, dans le prolongement d'une sensibilité préromantique issue du XVIIIe siècle, il a été l'une des grandes « latences du sacré » que connut le XIXe siècle, pour parler comme Alphonse Dupront.