Le grand chantier de l'âge baroque
Après le traumatisme du sac de 1527, Rome ne tarde pas à renaître de ses cendres. Ville phare de l'Europe et capitale artistique, la Rome baroque érige le beau en moyen de séduction et de persuasion. Les fastueux décors peints et sculptés des nouveaux édifices religieux manifestent la fierté conquérante d'une Église catholique qui a repris l'offensive.
« Quels Goths, quels Vandales, quels Turcs ont jamais ressemblé à cette armée impériale dans ses actes sacrilèges ? Il faudrait des volumes pour décrire un seul de leurs crimes. Ils ont jeté par terre le corps sacré du Christ, enlevé le calice, foulé les reliques des saints pour ravir leurs ornements. Ni église ni couvent n'ont été épargnés. Ils ont violé les nonnes sous les cris de leurs mères, brûlé les édifices les plus magnifiques, transformé les églises en étables, pris les crucifix et les images comme cibles pour les arquebuses. Ce n'est plus Rome, mais son tombeau. »