L'enfer, c'est la boue !
« L'enfer, c'est la boue ! », plus même que la mort. Ce cri du cœur des poilus de la Grande Guerre exprime la détresse de ces ouvriers de la guerre, englués dans la terre froide des tranchées pendant quatre hivers, tenaillés par une angoisse permanente mais soutenus par un sentiment national que l'on mesure mal aujourd'hui. Stéphane Audoin-Rouzeau exploite les lettres des combattants et les journaux de tranchées pour reconstituer l'univers des soldats de 14-18.
Huit millions d'hommes : c'est le nombre de soldats que la France met sous l'uniforme entre 1914 et 1918. De toutes les grandes puissances engagées dans la guerre, la France est celle où la mobilisation est la plus vaste et le taux de pertes le plus élevé. Les sacrifices directs demandés à la population y sont plus importants qu'ailleurs et les soldats français combattent dans une position beaucoup moins avantageuse que celle des Allemands, puisque la « carte de guerre » reste largement défavorable à la France jusqu'au milieu de l'année 1918. Pourquoi et comment l'immense majorité de ces huit millions de soldats français a-t-elle pu tenir plus de quatre ans au fond de ses tranchées ?