Les amours coloniales
La beauté des Indochinoises a fait rêver plusieurs générations de Français. La littérature, comme les chansons populaires en témoignent. La réalité fut parfois un peu moins poétique. Au début du xxe siècle, les besoins de l'industrie automobile favorisèrent l'essor du caoutchouc indochinois. Une activité qui bénéficia de l'afflux de capitaux attirés par l'annonce de fabuleux bénéfices.
La Jaune et le Blanc : le titre de ce roman de Jean Marquet (1927) n'a rien de bien original ; s'il est une veine exploitée par les écrivains français de l'entre-deux-guerres inspirés par les terres d'outre-mer, c'est bien celle des amours coloniales. «La proportion des romans coloniaux qui prennent pour héros un Blanc marié avec une Jaune ou avec une Noire est environ de deux sur trois1.» Quant aux chansons « indochinoises» qui ont adopté ce même thème, elles sont plus nombreuses encore. La «congaï»* (selon les situations : femme, maîtresse, compagne...) occupe alors, depuis des décennies, une place de choix dans l'imaginaire collectif français.