Gaulle (Charles de)

Enquête sur des sujets tabous

Si la vie privée du Général n'a pas fait les choux gras de la presse nationale, c'est qu'elle ne s'y prêtait guère. Vingt ans après sa mort, on ne touche pas impunément à son image, patrimoine national et propriété des siens. L'autocensure des journalistes et des biographes joue toujours. Et les gardiens de la mémoire veillent.

L'exercice solitaire du pouvoir

« Exercice solitaire du pouvoir ». Conseils des ministres sans débats, chefs de gouvernement révoqués : la réputation d'autoritarisme de De Gaulle n'est plus à faire. La politique algérienne, les alliances militaires, les coups d'éclat diplomatiques, il en décidait seul, à son bureau. Pourtant, le premier président de la Ve République savait aussi écouter. Il respectait ses collaborateurs. Et il laissait souvent à ses ministres une liberté que ceux-ci n'ont pas retrouvée depuis.

Le général méprisait-il l'intendance ?

« L'intendance suivra » ; cette célèbre formule attribuée à de Gaulle résume une réputation difficile à détruire. Le Général aurait tenu la politique économique pour quantité négligeable... C'est pourtant lui et lui seul qui, contre l'avis du ministère des Finances, imposa des réformes radicales pour permettre le redressement financier de la France et son ouverture extérieure en 1958. L'analyse d'Anthony Rowley est ici étayée par le témoignage de trois anciens conseillers du général de Gaulle: Jean Méo, Jean-Maxime Lévêque et Antoine Dupont-Fauville.

Le jour où de Gaulle a décidé l'indépendance de l'Algérie

« Vous savez bien que tout cela finira par l'indépendance ! » aurait déclaré de Gaulle à propos de l'Algérie dès 1944. «Vive l'Algérie... française!» s'exclame-t-il en juin 1958. Alors, le Général a-t-il trompé ? Ou s'est-il trompé ? Quand a-t-il finalement arrêté l'indépendance algérienne ? Ne s'y est-il pas plutôt résigné ? Sur ces questions, les témoignages, les déclarations publiques et les confidences privées se contredisent souvent. Guy Pervillé verse ici toutes les pièces au dossier.

Les paysages du général de Gaulle

En 1969, le général de Gaulle choisit la côte ouest de l'Irlande, un espace maritime à proximité de la forêt celtique, pour y fixer l'image de son départ... Le paysage gaullien de la «Personne France» est immémorial. Pétri des lectures de Michelet et de Barrés, le Général s'en inspirait avec un art consommé. Il savait lire les traces de l'histoire dans «une argile faite de douleurs» et éprouvait un plaisir presque charnel au spectacle de la nature champenoise.

1940, 1958, 1968 : un général face à l'armée

La débâcle de 1940, la fondation de la Ve République dans la guerre d'Algérie, le voyage à Baden-Baden en Mai-68: ces trois moments forts de la confrontation entre de Gaulle et l'Armée révèlent bien des incompréhensions. Car, pour celui que ses camarades surnommaient « le connétable », la défense nationale était d'abord l'affaire du pouvoir politique. Et l'Armée ne devait être que l'instrument de l'État.

Débat : de Gaulle a-t-il inventé de Gaulle ?

On célèbre cette année le centenaire de la naissance du général de Gaulle. En novembre, un grand colloque international marquera le point culminant de la commémoration*. L'occasion pour L'Histoire de confronter deux opinions sur la dimension mythique d'un personnage qui fascine les Français. Dans ce débat, François Goguel, gaulliste de toujours, affirme que la politique du Général était d'abord guidée par le réalisme. Pour Jean Lacouture, ancien opposant au premier président de la Ve République, l'utilisation de son propre mythe était, au contraire, un élément essentiel de l'action gaullienne.

Pourquoi on devient résistant

Qu'est-ce qui pouvait bien pousser un Français à entrer en Résistance dès 1940: l'antifascisme, des convictions religieuses, le patriotisme ou le non-conformisme? Voici l'itinéraire surprenant de ceux qui décidèrent de «faire quelque chose». Ils eurent à lutter contre l'occupant, bien entendu, mais aussi contre tous les Français pour qui la guerre était finie et qui se résignaient à la défaite.

Les pères de la bombe atomique française

Qui est le père de la bombe atomique française ? Le général de Gaulle, fondateur du Commissariat à l'énergie atomique, ou les anciens présidents du Conseil Pierre Mendès France, Guy Mollet et Félix Gaillard ? Quel a été le rôle des grands scientifiques tel Frédéric Joliot ou Yves Rocard ? Quelle a été l'influence du CEA et des militaires ? Samy Cohen démêle ici les mécanismes complexes qui ont abouti à la construction de l'arme nucléaire.