« Les chroniques de Platine »

Dans le premier numéro de L'Histoire, en mai 1978, l'historien Jean-Louis Flandrin, sous le pseudonyme de l'humaniste italien Platine, inaugurait une série de chroniques, placées d'emblée par leur auteur sous l'entrée de « gastronomie historique ». Extraits.

Des Mères lyonnaises aux cheffes étoilées

Même si la place était faite aux Mères lyonnaises qui proposaient une cuisine familiale, les femmes, jugées « fragiles », ont longtemps été exclues du monde impitoyable des cuisines. Aujourd'hui les portes de l'excellence gastronomique leur sont ouvertes.

L'huître et la truffe

Dans l'Antiquité déjà, l'on se piquait d'avoir des viviers à huîtres et de faire venir des truffes de Cyrénaïque ou de Syrie. La pérennité de ce prestige ne tient-elle qu'aux qualités gastronomiques intrinsèques de ces deux denrées ? Ne l'affirmons pas trop vite. Vers 1580, dans La Segonde Partie des erreurs populaires et propos vulgaires touchant la médecine et le régime de santé, Laurent Joubert, médecin du roi et montpelliérain, consacrait un chapitre à savoir « si les huîtres et les truffes rendent l'homme plus gaillard à l'acte vénérien ».