Publié en 1980, l'ouvrage de Philippe Contamine reste indispensable pour comprendre la guerre, ressort essentiel de la société médiévale.

Au XIIe siècle l'évêque de Paris a conçu sa cathédrale à l'usage des clercs, comme un livre ouvert pour défendre l'orthodoxie et gouverner les âmes.

Entre la prophétesse et la sorcière, la frontière était parfois mince. Jeanne d'Arc a été présentée comme l'une puis l'autre, en fonction de ses succès et de ses échecs. Une certitude cependant : elle qui savait bien ce qu'était une sorcière a toujours nié en être une.

La sorcière au bûcher ; le larron pendu ; le seigneur ennemi décapité. Notre imaginaire du Moyen Age est gros de ces images de mises à mort barbares. La réalité, nous dit Claude Gauvard, était tout autre : captée par le roi, la peine de mort nous éclaire sur la construction des pouvoirs.

L'honneur n'est pas une vertu aristocratique. Au Moyen Age les paysans n'hésitaient pas à se battre jusqu'à la mort pour sauver leur réputation.

Un Moyen Age cruel où la peine de mort serait appliquée couramment ? L’exercice de ce châtiment, nous explique Claude Gauvard, reste en fait alors limité.

Les hommes du Moyen Age avaient une autre rationalité que la nôtre, dit Claude Gauvard. Malgré les progrès de l'esprit critique, la merveille est toujours présente. Elle explique l'inexplicable.

L'affaire d'Outreau a ébranlé la justice. Jusqu'à poser la question de la sanction des magistrats. Claude Gauvard nous rappelle que le Moyen Age, déjà, y avait répondu, en inventant une procédure qui permettait de "juger les juges". Leur office n'en était pas moins sorti renforcé.