Sur les ruines de l'empire, Mustafa Kemal, surnommé Atatürk, fonde un État républicain et laïque. Aujourd'hui encore son portrait est partout alors que le pays est gouverné par un parti islamique. C'est qu'il fut bien plus qu'un simple chef d'État.

A la fin du XIXe siècle, les Arméniens semblent bien intégrés à l'Empire ottoman. Ils comptent des journalistes, des photographes, des architectes, des ministres même. Cet âge d'or relatif connaît cependant des ombres.

Le mot liberté n'appartient pas au vocabulaire ottoman classique. Le XIXe siècle fut pourtant dans l'Empire ottoman celui de toutes les revendications libérales.

En juillet 1908, des Balkans à Istanbul, les Jeunes-Turcs se soulèvent pour réclamer le rétablissement de la Constitution, l'élection d'un Parlement, la fin de la censure. La révolution se propage en Syrie, au Liban, en Irak et en Tripolitaine. Partout, la jeunesse est au centre de cette effervescence.

Le traité de Sèvres, en 1920, à l'issue de la Première Guerre mondiale, laisse à l'Empire ottoman un État croupion en Anatolie du Nord-Ouest... Comment en est-on arrivé là ?

Historien turc travaillant aujourd’hui aux États-Unis, Fuat Dündar nous aide à comprendre comment a été décidée et exécutée la déportation des Arméniens en 1915. Conduisant au massacre.

Il y a quatre-vingts ans, Kemal Atatürk supprimait en Turquie toute référence à l'islam. Cette entreprise de laïcisation autoritaire - inspirée par la France - allait faire du pays « le seul État laïque du monde musulman ».