Peu de rois ont été autant décriés que le dernier fils d'Henri II, frère puîné de Richard, rival de Philippe Auguste et opposant à Innocent III. Et si tout le drame de Jean sans Terre venait de cette comparaison avec d'illustres contemporains ?

Dans les chansons de geste, les vieux chevaliers à la barbe fleurie accumulent les exploits. Au Moyen Age, le guerrier manie l'épée jusqu'à la limite de ses forces. Gare à celui qui perd sa vigueur physique !

Lorsque le zoologiste anglais Charles Darwin publie en 1859 son essai « Sur l'origine des espèces », le monde catholique est profondément bouleversé : l'homme descendrait du singe, et la Bible aurait menti ! Le combat s'engage, implacable, entre les partisans de Dieu et ceux de Darwin.

Du suicide vertueux des Romains au suicide philosophique du xvnr siècle, les causes et les manifestations du phénomène sont bien différentes. Tout comme les interprétations qu'en ont proposées historiens, sociologues ou médecins.

Depuis quelques années, d'illustre médiévistes s'emploient à écorner la réputation de Du Guesclin, pourtant classé en bonne place parmi les héros de l'épopée nationale. Ils veulent voir en lui un soudard borné, un vulgaire chef de bande sans talent stratégique. Georges Minois, qui vient de publier une biographie du connétable, nous dit pourquoi, à ses yeux, ce petit noble illettré reste un grand chef militaire.

Jean sans Terre, fils d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, frère de Richard Cœur de Lion dont il usurpa le trône, a souffert, dès l'époque de son règne, d'une réputation détestable. Ellefut entretenue par les historiens jusqu'à une date récente. Mais aujourd'hui, à la lumière des archives administratives du royaume d'Angleterre, leurjugement sefait plus nuancé.