Ils avaient commencé la Révolution ensemble mais, en 1792, les malentendus s'accentuent. Qu'est-ce qui séparait vraiment ces frères ennemis de la Révolution ? Deux conceptions de la république : l'une fondée sur le pluralisme et la liberté, l'autre sur la contrainte, affirme Guy Chaussinand-Nogaret.

La carrière militaire et politique de Napoléon Bonaparte a de quoi fasciner. En 1793, il s'engage au côté de Robespierre. En 1795, le petit général sauve la Convention ; puis il court victorieusement en Italie et en Égypte. En 1799, Bonaparte apparaît à une France inquiète des périls intérieurs et extérieurs comme le dernier recours. Après tout, n'est-il pas républicain ?

Longtemps confinée dans l'enfer des bibliothèques, l'oeuvre de Sade, sortie du ghetto, reste un sujet d'étonnement, quant à l'homme et son époque. Pourquoi le « divin marquis » a-t-il payé, par des années d'enfermement, la mauvaise conscience d'une aristocratie en train d'assister à sa propre fin ?

L'Europe de Voltaire, c'est celle des Lumières : celle des despotes éclairés et des philosophes, de la liberté et de la raison. Une Europe d'où les préjugés de race et de religion doivent être bannis.

Gardons-nous des idées reçues ! Tribuns comme Mirabeau, idoles populaires comme La Fayette, idéologues comme Condorcet, les nobles ont souvent pris la tête de la rébellion contre l'ordre royal. Et n'ont représenté qu'une fraction de ceux qui prirent la route de l'étranger ou perdirent la tête sur l'échafaud.

Voltaire est né il y a trois cents ans. On célèbre aujourd'hui en lui un géant des lettres, et surtout le premier des « intellectuels », le plus ardent défenseur de la justice et de la tolérance. Et pourtant, Voltaire fut aussi un écrivain contesté, un habile courtisan, un dénonciateur et un calomniateur...

L'irrésistible ascension de l'aventurier corse qui s'engage résolument au coté de Robespierre en 1793, fascine les biographes. Voyons les faits: en 1795, le Petit Général sauve la Convention; puis il court victorieusement en Italie et en Egypte. En 1799, Bonaparte apparaît à une France inquiète des périls intérieurs et extérieurs comme le dernier recours. L'opinion semble prête à accepter le pouvoir d'un militaire. Après tout, c'est la République qui a fait sa carrière!

La lutte entre Girondins et Montagnards a laissé de profondes cicatrices. Notamment cette fâcheuse habitude française de vouloir réduire à néant l'adversaire - même si on n 'a plus à redouter la Terreur et les charrettes de mort. Qu'est-ce qui séparait vraiment ces frères ennemis de la Révolution ? La géographie ? L'âge ? La fortune ? Le tempérament ? Rien de tout cela, affirme Guy Chaussinand-Nogaret, qui se livre ici à un véritable éloge des Girondins. Mais plutôt deux conceptions de la République : l'une fondée sur la contrainte, l'autre sur la tolérance et la liberté.

Joseph Balsamo, alias comte de Cagliostro... Qu'est-ce qui pousse un historien à étudier les théories fumeuses de réincarnation et de magie noire d'icelui ? Parce que, explique Guy Chaussinand-Nogaret, ces rites mystérieux accompagnent les premiers craquements de la société monarchique.