De Verdun à Vichy : la carrière d'un maréchal
Comment expliquer que la plupart des Français aient fait confiance à Philippe Pétain? Le «maréchalisme de base» se fonde sur la puissance d'un mythe: celui du vainqueur de Verdun, de l'homme providentiel et du père protecteur. Mais le maréchal de France qui, depuis la Grande Guerre, faisait figure de «général républicain» se révèle rapidement sous son vrai jour. Homme du XIXe siècle aux conceptions militaires dépassées, il jette les bases d'un régime personnel et autoritaire.
Qu'est-ce que la « révolution nationale » ?
« C'est à un redressement intellectuel et moral que je vous convie. » Pour le maréchal Pétain et le nouveau régime, la défaite est l'occasion de transformer en profondeur la société française. L'abolition de la République, la condamnation du capitalisme libéral et la négation des droits de l'homme fondent le socle de cette « Révolution nationale » mise en œuvre par Vichy. Une « Révolution » qui s'inspire des idéologies réactionnaires du XIXe siècle. Un mouvement « national » subordonné à la Collaboration avec l'Allemagne.
Le grand capital a-t-il soutenu Hitler ?
Nazisme et grand capital: rarement deux termes auront été autant associés. Jusqu'à faire de Hitler «l'agent du capital monopoliste ». On se souvient par exemple de la famille Krupp, immortalisée à l'écran par Luchino Visconti dans Les Damnés. Est-ce à dire que le grand capital allemand a soutenu massivement le nazisme? Avec le recul et les progrès de la recherche, l'histoire renonce à ce schéma simpliste.
Le cas de l'IG Farben
La nazification du grand capital
La négation du génocide juif
Les « négationnistes » français persistent à nier non seulement l'existence des chambres à gaz mais la réalité du génocide juif. Même s'ils sont aujourd'hui plus habiles à profiter des médias, les négationnistes n'ont, sur le fond, guère renouvelé un genre qui puise sa substance chez les nazis eux-mêmes et chez un personnage à l'itinéraire tortueux: Paul Rassinier. Pourquoi, alors, ont-ils déclenché une telle polémique à partir de 1980 ? Pourquoi leurs congénères américains n'ont-ils, eux, jamais obtenu une telle audience ?
Collaborer
« Tous collabos ! » Au-delà de ce cliché facile, Henry Rousso a voulu savoir ce que « collaborer » voulait dire. Il a découvert une attitude aux motivations multiples et parfois contradictoires. En tout cas, collaborer impliquait l'acceptation de la défaite de la France, voire la victoire définitive de l'Allemagne.
Qu'est-ce qui fait courir l'État ?
Il y a moins d un siècle la simple idée d'une intervention de l'État dans l'économie faisait frémir... De nombreuses recherches* récentes nous révèlent comment la France est passée d'un ordre libéral à l'État-Providence.
Quand le "business" s'intéresse à l'histoire
Des Etats-Unis, arrive une nouvelle école : la « Public History ». Son but : appliquer le passé au présent, utiliser l'histoire pour définir les stratégies industrielles d'aujourd'hui. En France, les dirigeants de Saint-Gobain ont découvert l'intérêt de ces méthodes. Henry Rousso et Félix Torres sont allés voir sur place.
Sigmaringen : le dernier carré de la Collaboration
Septembre 1944: les «traîtres» gaullistes sont au pouvoir. Le duo Pétain-Laval, prisonnier du Reich. On pourrait croire la Collaboration définitivement réduite au silence. Eh bien non! Pendant huit mois un État fantoche se reconstitue à Sigmaringen. Henry Rousso retrace pour nous cette singulière équipée tragi-comique...