En pleine polémique sur la béatification de Pie XII, l'ouvrage pionnier de Saul Friedländer est réédité avec une postface inédite.

Destitué en juillet 1943, Mussolini est libéré par un commando allemand. Avec l'appui de Hitler, il établit un gouvernement à Salô en septembre 1943. Régime fantoche, régime éphémère, la « République sociale italienne » aura tenté d'instaurer un nouvel ordre, plus révolutionnaire et antisémite que le fascisme d'avant-guerre.

Après des siècles de marginalisation imposée par le pouvoir des papes, l'intégration des Juifs se fit plus lentement à Rome que dans d'autres villes d'Italie. La présence d'un fort antisémitisme populaire devait perpétuer, au moins jusqu'au fascisme, la logique d'exclusion que l'Église avait institutionnalisée.

Le 25 juillet 1943, Mussolini est destitué. Un nouveau gouvernement est mis en place, qui signe bientôt un armistice avec les Alliés. Mais la guerre est loin d'être finie. Rome, déclarée « ville ouverte », est occupée par les Allemands. Ils vont y instaurer un régime de terreur.

Contrairement à une idée répandue, l'État fasciste n'a fait écran ni à la persécution raciale ni à la déportation des Juifs de la péninsule. Et, bien que tardive dans l'histoire du fascisme, la mise en oeuvre d'une politique antisémite en Italie ne doit rien à la pression allemande.