Une fois de plus, le Proche-Orient s'est embrasé. Dans cette recomposition, les frontières d'États semblent moins fortes que le clivage sunnites-chiites. Peut-être est-ce d'abord une question d'hégémonie.
Entretien avec OLIVIER ROY

L'islamisme politique émerge dans les années 1970 avec une volonté : établir un État islamique. Identifié dans les années 1990 et 2000 à la menace terroriste, est-il aujourd'hui en voie de normalisation ?

Le nouveau jihad recrute ses combattants au sein de la jeunesse déboussolée des sociétés modernes. Et la radicalité n’a rien à voir avec les conditions socio-économiques.

Depuis le 11 septembre 2001 jusqu'au lendemain de l'attentat d'Heathrow, déjoué à Londres en août 2006, la question du complot mondial islamiste n'a jamais quitté les esprits. Mais qui tire vraiment les ficelles ?

L'islamisme émerge dans les années 1970. Avec une volonté : établir un État islamique. De la révolution iranienne aux réseaux d'Al-Qaida, analyse d'une menace protéiforme, aujourd'hui synonyme de terrorisme international.

L'islamisme émerge dans les années 1970. Avec une volonté : établir un État islamique. De la révolution iranienne aux réseaux d'Al-Qaida, analyse d'une menace protéiforme, aujourd'hui synonyme de terrorisme international.

En 1979, la révolution islamiste de l'ayatollah Khomeyni ébranlait la planète. Aujourd'hui, l'Iran ne fait plus peur. La menace s'est déplacée vers les nouveaux réseaux terroristes internationaux, incarnés par Al-Qaida.

Les années 1980 ont été celles de l'islamisme triomphant, avec la révolution iranienne, la guerre civile en Algérie ou les attentats contre l'Occident. Un mouvement aujourd'hui épuisé, affirme Olivier Roy, au profit des nationalismes et des alliances classiques.

Les Taliban se sont empares de la quasi-totalite de l'Afghanistan. Sans véritable gouvernement, ces fanatiques imposent au pays une loi islamique d'une extraordinaire rigueur. Dont les femmes sont les premières victimes.