Il n'y a pas de peuple assassin !
A partir d'une étude circonscrite, Daniel Goldhagen extrapole, et fait du peuple allemand tout entier un peuple « judéocide ». Une conclusion polémique, qui néglige les recherches menées depuis de longues années sur l'antisémitisme allemand en particulier, et européen en général. Quand cessera-t-on de brandir l'idée d'une culpabilité collective ?
Hitler-Staline : la comparaison est-elle justifiée ?
Depuis la mise en place des régimes nazi et communiste, les observateurs se posent la question : peut-on comparer des systèmes si dissemblables dans leur doctrine et leurs objectifs politiques ? Récemment, le livre de François Furet « Le Passé d'une illusion » a relancé le débat. Aujourd'hui, un documentaire en trois parties, sur France 3, place à nouveau cette interrogation au cœur de l'actualité*. Philippe Burrin reprend méthodiquement les termes du problème.
Hitler, la race et la nation
Le nazisme a entrepris un remodelage du continent qui niait les États-nations. Dilatation des frontières, déplacements massifs de la population, extermination des Juifs et des Tziganes : une nouvelle variété de nationalisme, le nationalisme raciste, imposait à l'Europe sa loi meurtrière.
L'usine à l'heure allemande
Comment l'industrie française a-t-elle traversé l'épreuve de la Seconde Guerre mondiale ? Tout simplement en s'adaptant aux circonstances. C'est-à-dire en s'accommodant de la domination allemande et des directives de Vichy. Sans héroïsme et sans penchant particulier pour la collaboration.
Les Français à l'heure allemande
En 1940, la France est envahie par les troupes de Hitler. Cette situation va durer quatre années. Quatre années pendant lesquelles il faudra bien, d'une façon ou d'une autre, vivre avec l'occupant. Dans la multitude des comportements et des choix individuels qui ont fait la trame des rapports franco-allemands pendant cette période, qu'est-ce qui était acceptable, qu'est-ce qui ne l'était pas ? Où faire passer la limite entre la collaboration condamnable et l'accommodation inévitable ? Dans son magistral ouvrage qui sera publié au début de l'année prochaine, Philippe Burrin bouleverse nos idées reçues*.
Pétain-Hitler : le choix de la collaboration
Le 24 octobre 1940, la poignée de main échangée entre Hitler et Pétain sur le quai de la gare de Montoire scelle l'entrée de la France dans la Collaboration. Après la guerre, les uns ont prétendu que cette politique avait été imposée à la France par l'Allemagne nazie. Les autres, dont l'historien américain Robert O. Paxton, ont affirmé qu'il s'agissait d'une volonté unilatérale du gouvernement de Vichy. Philippe Burrin tranche dans le vif. A ses yeux, on ne peut expliquer le choix de la Collaboration qu'en tenant compte à la fois des rapports de force internationaux et des ambitions intérieures de Vichy.
Le phénomène Amouroux
Huit volumes parus depuis 1911 - le neuvième tome en préparation doit clore la série -, près de cinq mille pages et un million huit cent mille exemplaires déjà vendus au total: le succès de La Grande Histoire des Français sous l'Occupation écrite par Henri Amouroux, éditée par Robert Laffont, en fait plus qu'une simple «saga» historique. L'Histoire s'est interrogée sur ce phénomène né autour d'un auteur à la méthode originale. Nous avons d'abord demandé à Philippe Burrin d'analyser le «cas» Amouroux et sa signification. Puis nous sommes allés voir Henri Amouroux qui nous a conhe les secrets d une indéniable réussite. Gageons que le débat ne sera pas clos pour autant. Nous le reprendrons lors des rencontres organisées par France Culture, L'Événement du Jeudi et L'Histoire à Montpellier, du 11 au 21 juillet prochain, sur l'année 1940 en France, autour du thème: «1939, cinquante ans après: pourquoi la guerre nous hante» (cf. p. 77).
Le führer dans le système nazi
Singulier IIIe Reich! Les analyses les plus contraires peuvent en être données. Pour les uns, les «intentionnalistes», Hitler a été un dictateur absolu, décidé à réaliser méthodiquement son programme : élimination des Juifs, conquête de l'espace vital, etc. Pour les autres, les «fonctionnantes», le nazisme ne peut se résumer à une seule personne, car le IIIe Reich est un régime éclaté, un système bureaucratique que le Fùhrer maîtrise difficilement.
Qui était nazi ?
Qui étaient ces Allemands qui ont suivi Hitler? Réponse «classique»: les «classes moyennes», les chômeurs, les marginaux et autres déclassés sociaux. Philippe Burrin s'inscrit en faux contre cette interprétation trop simple. A l'aide des plus récentes études, il montre que le NSDAP, parti nazi, n'était pas seulement ce «parti de classes moyennes» que l'on a souvent décrit, mais une formation politique composite, qui recrutait ses partisans dans tous les milieux.