Pierre Milza

Le président Carter réhabilité

L'histoire a surtout retenu ses échecs: Jimmy Carter n'avait ni la tête assez froide ni les épaules assez solides pour faire face aux offensives de la Russie marxiste et de l'Iran islamiste. Son mandat s'achève en 1980 sur la désastreuse affaire des otages de Téhéran, Et pourtant,,, la stratégie des Droits de l'homme sur laquelle il a fondé toute sa politique ne visait pas seulement à réconcilier les Américains avec leurs valeurs. C'était aussi une arme décisive dans le conflit qui oppose les Occidentaux au monde communiste. Dix ans plus tard, l'effondrement du bloc de l'Est est aussi un peu sa victoire.

Le coup de poignard italien

Pourquoi l'Italie est-elle entrée en guerre le 10 juin 1940? Cinquante ans après les faits, on sait que la responsabilité personnelle de Mussolini fut écrasante. Mais sa décision était aussi le fruit de la radicalisation du régime. Et le débat qui opposa, au sein du parti national fasciste, les champions de la neutralité aux bellicistes n'y changea rien. Au bout de la logique du fascisme, il y avait la guerre.

Sacco et Vanzetti : autopsie d'une affaire (1921-1989)

Le 23 août 1927, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti passent sur la chaise électrique de la prison de Charlestown, Massachusetts. Les deux anarchistes italiens ont-ils été victimes d'une erreur judiciaire ? Leur procès a, en tout cas, mobilisé l'opinion internationale. Pour leurs accusateurs, les deux émigrés étaient de dangereux « rouges » étrangers.

Pour leurs défenseurs, ils restent les victimes symboliques d'une Amérique xénophobe, saisie par la « chasse aux sorcières ». L'affaire continue d'inspirer chanteurs et cinéastes. Elle a une dimension mythique et politique, qui efface, en partie, la vérité historique.

Pierre Milza la rétablit ici dans ses multiples composantes, à la lumière des derniers documents publiés aux États-Unis. Sans taire les polémiques qui entourent la culpabilité ou l'innocence de Sacco et Vanzetti.

Mussolini et Hitler

Le nazisme est un phénomène unique. Même si Mussolini a longtemps servi de modèle à Hitler. La réalité, toutefois, n'est pas simple. Le fascisme italien emprunte aussi des traits à son homologue allemand.

L'internationale de la terreur (1914-1988)

L'irruption du terrorisme sur la scène mondiale fait exploser les règles du jeu diplomatique en cette fin de XXe siècle. Mais le phénomène est-il vraiment nouveau? Et dans quelle mesure les stratèges de la terreur, ainsi que les États qui les manipulent, atteignent-ils leurs objectifs? Spécialiste de l'histoire des relations internationales, Pierre Milza présente ici, pour la première fois, une synthèse sur les interférences complexes entre les terrorismes et l'évolution des rapports internationaux de 1914 à nos jours.

Le fascisme n'est pas une invention française

Dans un entretien accordé à L'Histoire (n° 108, p. 90), Zeev Sternhell étayait une nouvelle fois sa thèse sur les origines françaises du fascisme. Nous avons demandé à Pierre Milza (page de droite) ce qui l'opposait sur ce sujet à l'historien israélien. Professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, directeur du Centre d'histoire de l'Europe du XXe siècle à la Fondation nationale des Sciences politiques, Pierre Milza vient de publier Fascisme français. Passé et présent (Flammarion, 1987).

Et la guerre devient mondiale...

L'essentiel de la guerre se déroule en Europe iusqu'en 1917. A partir de cette date, l'issue de la conflagration, devenue mondiale, dépend de pays comme les États-Unis: un tournant irréversible dans les rapports internationaux et l'amorce du déclin de l'Europe.

Mille ans d'immigration

Selon les calculs effectués, 18 millions de Français environ auraient aujourd'hui une ascendance étrangère remontant à la seconde, à la troisième ou à la quatrième génération. Sans l'apport d'éléments allogènes, le déclin démographique eût été inévitable.

La Pax americana

Le rôle exercé par les États-Unis n'est plus ce qu'il était. Pendant près d'un siècle les Américains ont vécu sur l'illusion qu'à l'Empire du Bien, qu'ils incarnaient, s'opposait le Mal absolu. Aujourd'hui, l'Amérique n'est plus le « gendarme du monde ». Selon Pierre Milza, les opérations à la Grenade et en Libye ne modifient pas ce constat.