Quand les Anglais faisaient le trafic des cadavres
Scandale dans la France des années 1990 : le juge nantais Gilles Dubigeon a utilisé cinq crânes humains pour faire une expertise balistique. L'utilisation des cadavres à des fins expérimentales ne date cependant pas d'aujourd'hui. La pratique était courante dans l'Angleterre du début du XIXe siècle: dans les cimetières et sur les champs de bataille, les chasseurs de cadavres étaient à l'œuvre.
Un procédé « scandaleux, contraire à la tradition française ou à la rigueur morale ». C'est ainsi qu'a été qualifiée l'expertise balistique ordonnée par le juge d'instruction nantais Gilles Dubigeon en décembre 1987. Afin de prouver qu'une balle de calibre 11,43 peut percer un crâne sans le faire exploser, il a fait tirer sur cinq crânes humains empruntés au laboratoire d'anatomie de la faculté de médecine de Nantes. Il s'agissait de faire parler la victime pour confondre l'assassin. Gilles Dubigeon s'est trouvé en butte à de violentes critiques et à des condamnations émises par ses confrères, par des journalistes et par des médecins. Il a poursuivi en justice ceux qui l'avaient attaqué et a gagné son procès.