Soixante ans après, la guerre d'indépendance algérienne continue de déclencher débats et polémiques. C'est que dans ce conflit qui a impliqué massivement la jeunesse des deux pays, tous les camps se sont déchirés.

Abandonnés par la France, rejetés par une partie de leurs compatriotes, des milliers de harkis ont connu un sort terrible en Algérie. C'est ce que révèlent les archives de la Croix-Rouge.

En 1866, des nuées de criquets déferlent. L'année suivante, une famine puis le typhus et le choléra terrassent l'Algérie. Durant cette période, un constat s'impose : celui de l'inertie de l'administration coloniale.

Avec le cessez-le-feu, les camps de rétention et les prisons s'ouvrent tandis que les Européens fuient le pays. Des déplacements de populations dans tous les sens transforment l'Algérie en un territoire semblable à maints égards à l'Europe de l'Est de 1945.

De Guy de Maupassant qui fustige les « âneries » du gouvernement français, à Isabelle Eberhardt condamnant le « fantôme de l'indigénat », des voix dissidentes s'élèvent dès le moment de la conquête pour critiquer la violence du système colonial. Sans toutefois que toutes remettent en cause le principe de la colonisation.

A Sétif, le 8 mai 1945, une manifestation hostile à la colonisation tourne à l'émeute : des Européens sont tués. La répression sera terrible. Étouffant, pour près de dix ans, les revendications d'indépendance.

Le film Indigènes retrace les épreuves des 130 000 Algériens qui, entre 1942 et 1945, ont servi dans l'armée française.

La France du XIXe siècle échoue à implanter en Algérie autant de colons qu'en Australie ou aux États-Unis. Mais cela n'empêche pas une dépossession foncière massive des Algériens.