En 1926, tous les partis politiques autres que le parti fasciste sont interdits. De nombreux socialistes et communistes s'exilent. Les opposants restés en Italie prennent le risque d'être arrêtés et condamnés par le Tribunal spécial.
En janvier 1936, ils sont tous là pour célébrer le baptême du Front populaire. Qui est bien plus qu'une coalition électorale : une alliance des écrivains et du peuple.
La lutte contre le fascisme est l'un des titres de gloire dont les militants communistes ont pu longtemps se prévaloir. La vérité historique, pourtant, ne coïncide pas avec ce motif d'autosatisfaction. Car, pour l'Internationale, l'antifascisme a été moins une doctrine implacable qu'un instrument politique au service d'une cause unique : la défense de l'URSS.
André Malraux a combattu aux cotes des républicains espagnols - il a tiré de cette expérience un de ses livres les plus célèbres « L'Espoir ». Quel jugement peut-on porter aujourd'hui sur cet engagement qu'il n'a jamais renié ? Fallait-il, comme il l'a préconisé sans états d'âme, faire le jeu de Staline pour barrer la route à Hitler ?
L'antifascisme a ete un impératif pour les démocraties. Mais aussi, à partir de 1933-1934, un formidable instrument de mobilisation des intellectuels. Utilisé par Staline, ce mot d'ordre devient - et pour longtemps - le vecteur le plus efficace de la propagande soviétique.
L'Italie vient de commémorer le vingtième anniversaire de la mort de Luigi Sturzo. De tous les combats du « père de la démocratie chrétienne », celui qu'il mena contre le fascisme fut à la fois le plus difficile, le plus long, et celui qui lui apporta le plus de désillusions...
