Mémoire

France-Algérie : la guerre des mémoires

Au début de l’année 2010, une proposition de loi était déposée au Parlement algérien pour « criminaliser » le colonialisme français. Quelques mois plus tard, Hors-la-loi , de Rachid Bouchareb, était contesté dès sa présentation au Festival de Cannes. Le point sur les enjeux de cette guerre des mémoires entre la France et l’Algérie à l’occasion de la sortie de Hors-la-loi , le 22 septembre.

Un tabou ?

Si l'esclavage colonial demeure en marge du récit national, c'est qu'il se conjugue difficilement avec les principes affichés par la République.

Jeanne d'Arc, icône à tout faire

Le nom de Jeanne d'Arc, à partir du XIXe siècle, s'est prêté à tous les usages, patronnant des eaux minérales, des « carrés de l'Est », ou des cercles de jeunes catholiques. Rançon de la gloire pour l'héroïne nationale par excellence, « libératrice de la France » Henri Martin, fondatrice du patriotisme selon Michelet ! Cependant si, dans un pays aussi divisé, la Pucelle d'Orléans a fait l'unanimité - ou presque Voltaire a vu en elle « une malheureuse idiote » -, sa mémoire a été revendiquée, utilisée, instrumentalisée par des groupes et des partis opposés.