Quatrième République

La politique des camps d'internement

Le 16 septembre 1959, lorsque de Gaulle prononce son discours sur l'autodétermination, 5 971 Algériens purgent des peines de prison et 5 047 sont internés dans des camps en métropole. Tout au long de la guerre d'Algérie, l'arsenal juridique se perfectionne, de nouvelles mesures rendent possible une lutte plus impitoyable contre les suspects.

L'indépendance de l'Algérie était-elle inévitable ?

L'indépendance de l'Algérie était-elle inévitable ? Une « troisième voie » - entre les indépendantistes du FLN et les extrémistes de l'OAS - pouvait-elle être envisagée ? Longtemps, les libéraux des deux camps, comme Ferhat Abbas et Albert Camus, ont voulu croire à cette solution. En vain, affirme Alain-Gérard Slama. Il n'est pas de « troisième voie » dans un Etat centralisé : l'Algérie était la France ou elle n'était pas.

La France n'avait pas perdu la guerre...

Comment la France a-t-elle pu perdre, en 1962, une guerre presque gagnée en 1960 ? Aux yeux de nombreux militaires, c'est le général de Gaulle qui en porte la lourde responsabilité. Pourtant, lui aussi croyait à la supériorité militaire de la France. Mais il savait que seule une solution politique pouvait régler définitivement le problème algérien.

Cao Bang, la première défaite française en Indochine

La défaite de Dien Bien Phu (7 mai 1954) sonne le glas de la longue campagne d'Indochine. Pour les Français, c'est à la fois une humiliation et une surprise totale. Pourtant, la désastreuse évacuation de la ville de Cao Bang, en octobre 1950, à la frontière chinoise, avait déjà ébranlé le moral de l'Armée.

Le général méprisait-il l'intendance ?

« L'intendance suivra » ; cette célèbre formule attribuée à de Gaulle résume une réputation difficile à détruire. Le Général aurait tenu la politique économique pour quantité négligeable... C'est pourtant lui et lui seul qui, contre l'avis du ministère des Finances, imposa des réformes radicales pour permettre le redressement financier de la France et son ouverture extérieure en 1958. L'analyse d'Anthony Rowley est ici étayée par le témoignage de trois anciens conseillers du général de Gaulle: Jean Méo, Jean-Maxime Lévêque et Antoine Dupont-Fauville.

Le jour où de Gaulle a décidé l'indépendance de l'Algérie

« Vous savez bien que tout cela finira par l'indépendance ! » aurait déclaré de Gaulle à propos de l'Algérie dès 1944. «Vive l'Algérie... française!» s'exclame-t-il en juin 1958. Alors, le Général a-t-il trompé ? Ou s'est-il trompé ? Quand a-t-il finalement arrêté l'indépendance algérienne ? Ne s'y est-il pas plutôt résigné ? Sur ces questions, les témoignages, les déclarations publiques et les confidences privées se contredisent souvent. Guy Pervillé verse ici toutes les pièces au dossier.

Les paysages du général de Gaulle

En 1969, le général de Gaulle choisit la côte ouest de l'Irlande, un espace maritime à proximité de la forêt celtique, pour y fixer l'image de son départ... Le paysage gaullien de la «Personne France» est immémorial. Pétri des lectures de Michelet et de Barrés, le Général s'en inspirait avec un art consommé. Il savait lire les traces de l'histoire dans «une argile faite de douleurs» et éprouvait un plaisir presque charnel au spectacle de la nature champenoise.

1940, 1958, 1968 : un général face à l'armée

La débâcle de 1940, la fondation de la Ve République dans la guerre d'Algérie, le voyage à Baden-Baden en Mai-68: ces trois moments forts de la confrontation entre de Gaulle et l'Armée révèlent bien des incompréhensions. Car, pour celui que ses camarades surnommaient « le connétable », la défense nationale était d'abord l'affaire du pouvoir politique. Et l'Armée ne devait être que l'instrument de l'État.

Débat : de Gaulle a-t-il inventé de Gaulle ?

On célèbre cette année le centenaire de la naissance du général de Gaulle. En novembre, un grand colloque international marquera le point culminant de la commémoration*. L'occasion pour L'Histoire de confronter deux opinions sur la dimension mythique d'un personnage qui fascine les Français. Dans ce débat, François Goguel, gaulliste de toujours, affirme que la politique du Général était d'abord guidée par le réalisme. Pour Jean Lacouture, ancien opposant au premier président de la Ve République, l'utilisation de son propre mythe était, au contraire, un élément essentiel de l'action gaullienne.