Gabriel Martinez-Gros

Sept cents ans d'Espagne musulmane

C'est au Xe siècle qu'Al-Andalus, la partie de l'Espagne sous domination musulmane, atteint son apogée. A la civilisation « andalouse » qui s'épanouit alors se rattachent certaines réalisations majeures du Moyen Age. Puis pendant cinq cents ans encore, face à la Reconquête chrétienne, l'Islam oppose une résistance dont la solidité vient de sa base arrière au Maghreb.

Ce que l'Occident doit à l'islam

Quel est l'apport des Arabes dans la transmission de la pensée grecque à l'Occident ? Au-delà des polémiques, Gabriel Martinez-Gros nous délivre une belle leçon d'histoire culturelle. En 2008, le livre Aristote au Mont-Saint-Michel de Sylvain Gouguenheim, professeur à l'École normale supérieure de Lyon, créait la polémique. Il remettait en cause une idée admise par les historiens selon laquelle la science grecque avait été transmise au Moyen Age à l'Occident grâce aux Arabes, eux-mêmes grands traducteurs du grec. Rappelant que l'Occident n'a jamais perdu le contact avec ses racines antiques grâce à des foyers intellectuels comme le Mont-Saint-Michel, actif centre de traduction du grec, l'auteur réduit à presque rien l'apport des Arabes. Il conclut même que les Arabes n'auraient rien fait eux-mêmes de cet héritage tant il leur était inassimilable. Cette thèse a été combattue avec force. Un an plus tard, un grand colloque à l'ENS-Lyon a fait le point sur la transmission des savoirs entre philosophie antique, Islam et Occident.

Une province de l'Islam

Avec la conquête arabe, au milieu du VIIe siècle, l'Iran devient une province de l'immense Empire musulman. Vizirs du calife abbasside, savants et écrivains, les Persans tiennent une place centrale dans l'Islam des premiers siècles.