Couche d'ozone et effet de serre, comètes et météorites : notre ciel semble receler bien des dangers. Faut-il alors croire les Cassandre qui lisent la fin du monde dans les fumées de nos usines et les gaz d'échappement de nos voitures ?

Depuis le mois d'août, des centaines de milliers d'hectares de forets sont ravages par le feu en Indonésie. Cette catastrophe n'était pas imprévisible. Dans des zones à l'équilibre écologique très précaire, l'action des hommes a souvent été désastreuse. Mais il fallait bien nourrir les deux cents millions d'habitants que compte l'archipel.

Quelles sont les origines intellectuelles de f écologie dite radicale, celle qui voudrait accorder aux arbres ou aux montagnes le même statut juridique qu'aux êtres humains ? Des procès d'animaux du Moyen Age aux législations nazies sur la nature, en passant par l'exaltation romantique des paysages, Luc Ferry, qui vient de publier chez Grasset « Le Nouvel Ordre écologique », fait le procès d'un courant de pensée dévastateur.

L' effet de serre est à la une de l'actualité. On en parlera, du 3 au 14 juin prochain, à la conférence de Rio de Janeiro sur l'environnement et le développement. « La Recherche » lui consacre un numéro spécial. La découverte et l'explication de ce phénomène ne sont pourtant pas aussi récentes qu'on le croit généralement*.

Pourquoi n'y a-t-ilplus de bisons en Amérique du Nord ? Il ne suffit pas d'incriminer les grandes chasses organisées par les Indiens et les Blancs : les épidémies et les aléas climatiques sont aussi responsables de cette disparition. C'est ce que révèlent l'écologie historique et l'archéologie*.

Une écrasante majorité de Français est aujourd'hui hostile à la chasse. Les chasseurs, quant à eux, s'organisent en lobby politique et se mobilisent pour les élections régionales du mois de mars 1992. Pourquoi cette pratique suscite-t-elle aujourd'hui de si violents affrontements ? Philippe Salvadori, qui prépare actuellement une thèse sur le sujet, nous raconte comment le droit de chasser fut conquis sur les privilèges féodaux : pour lui, c'est un acquis révolutionnaire et démocratique.

Les valeurs que défendent les écologistes - amour de la terre et de la tradition, refus d'une certaine modernité, respect des hiérarchies naturelles - ne ressemblent-elles pas étrangement à celles que prône l'extrême droite ? La question nous l'avons posée ici à Pierre Alphandéry et Pierre Bitoun, auteurs de L'Équivoque écologique.

Plus d'un siècle après la fin de sa conquête, l'Ouest continue de fasciner les Américains. Mais les pionniers et les cowboy s légendaires, tel Buffalo Bill, n'en sont pas les seuls symboles. «La plus américaine des régions de l'Amérique» représente aussi le refuge des valeurs traditionnelles, la pureté des grands espaces opposée à la corruption de la société moderne. Ce n'est pas un hasard si les premiers écologistes américains sont apparus à l'Ouest, dans les années 1890, pour protéger les forêts menacées par le développement industriel.