Communisme

Staline et les minorités en URSS

L'État soviétique est-il en train de se décomposer sous l'effet des forces centrifuges ? Hélène Carrère d'Encausse, auteur d'un livre récent intitulé l'Empire éclaté, le pense. Un quart de siècle après sa mort, le « père des peuples » perdrait ainsi son dernier titre de gloire : avoir résolu le difficile problème de l'unification d'une société qui était une mosaïque de nations.

Le castrisme a vingt ans

8 janvier 1959 : qui aurait pu imaginer ce jour-là que naissait officiellement, sur le malecôn - bord de mer - de La Havane, l'une des plus ardentes mythologies révolutionnaires de l'après-guerre ?

L'URSS et nous

En octobre dernier, Pierre Daix, ancien communiste, publiait un livre sur La Crise du PCF (Le Seuil). Le mot « crise » est un peu usé, tant il revient sous les plumes. Il est pourtant incontestable que le parti communiste français est en train d'opérer une certaine révision de ses rapports avec l'URSS. Dans un livre collectif publié sous la direction de Francis Cohen - directeur de la Nouvelle Critique -, livre intitulé l'URSS et nous (Éditions sociales), des intellectuels communistes faisaient quasi officiellement le point, en ce même automne, sur les relations avec l'État soviétique et prenaient à leur compte quelques-unes des analyses critiques des non-communistes. De manière plus radicale, Jean et Nina Kéhayan, communistes français, publiaient, après avoir vécu deux années en URSS, leur Rue du prolétaire rouge (Le Seuil), où ils disaient, à travers leurs observations sur la vie quotidienne, à quel point le socialisme soviétique leur paraissait une imposture. Dans ce contexte, il nous a paru intéressant de demander son avis à Jean Bruhat. Ancien élève de l'École normale supérieure, ancien professeur d'histoire à la khâgne du lycée Lakanal, avant d'enseigner à la Sorbonne puis à « Vincennes », auteur de nombreux ouvrages, dont une Histoire de l'URSS dans la collection « Que sais-je ? », Jean Bruhat est un des plus anciens militants du PCF. Toutefois, à partir de la fameuse et douloureuse année 1956, le « stalinien » qu'il était a voulu débarrasser ses anciennes ferveurs de l'aveuglement. C'est à cet historien, toujours membre du PCF, que nous avons demandé des commentaires à l'URSS et nous en souhaitant ainsi ouvrir le débat, non seulement sur les historiens et le communisme, mais plus généralement sur les historiens et la politique.