Y a-t-il une solution politique à la crise ? Les principes de la droite diffèrent-ils en ce domaine de ceux de la gauche ? Comment les relations internationales se trouvent-elles affectées par les bouleversements économiques ? Les réponses d'un économiste et ancien ministre socialiste, Dominique Strauss-Kahn.
Il n'y a pas d'expression plus à la mode que celle de « crise » pour désigner la sombre période économique que nous traversons. Mais ce mot s'applique-t-il à la situation ? Faut-il faire appel aux bouleversements de l'année 1929 pour comprendre ceux d'aujourd'hui ? Ou bien remonter jusqu'à la période d'instabilité qui a marqué la fin du siècle dernier ?
De la «vie chère» qui empoisonne la Belle Époque aux chocs pétroliers des années 1970, l'inflation française a une histoire. Phénomène insaisissable, elle déchaîne des peurs irraisonnées. Hantise des gouvernements, elle est au cœur des conflits sociaux. «Maladie» monétaire, elle touche au prestige du franc. Au royaume des idées reçues, l'inflation devient cauchemar. A y regarder de plus près, avec Jean-Charles Asselain, elle pourrait bien être la fille de la croissance...
Rien de nouveau sous le soleil. Pas même cette pauvreté qu'on dit « nouvelle ». Depuis que le monde est monde, elle empoigne l'humanité, engendrée par les mauvais coups du destin qu'on nomme aujourd'hui conjoncture. Ecoutez la chanson très triste des Nouveaux Pauvres médiévaux. Honteux, glorieux, révoltés ou suicidaires, ils avaient déjà imaginé toutes les parades.
Pendant dix ans, de 1973 à 1984, tout le monde s'est tu ! La dette extérieure de la France était considérée par nos gouvernements comme un secret d'État. Et personne ne demandait des éclaircissements -, chacun faisant mine de croire que le problème date d'aujourd'hui et sera résolu demain...
1930. Un an avant l'apothéose de l'Exposition coloniale, l'Empire français connaît une sérieuse alerte en Indochine. Une insurrection éclate dans une garnison. Des blessés, des morts...
Le rearmement n'a-t-il pas été une façon de sortir de la crise économique ? Et, du même coup, d'entrer en guerre ?
Les démocrates américains et les conservateurs britanniques, qui sont au pouvoir dans les années trente, n'ont apparemment rien en commun. Pourtant leurs gouvernements traduisent une analogie dans la démarche politique et ses résultats : les « Anglo-Saxons » existent bien !
La France des années trente a été affaiblie par la fuite des capitaux. Qui est responsable ? La revanche politique passait-elle avant les intérêts de la nation ?