Un sanglant apogée
La Saint-Barthélemy ne se comprend que dans une France déchirée depuis dix ans par des violences interreligieuses dont elle est le point culminant. L'épisode a traumatisé le pays. Mais n'a pas désarmé les factions.
La Saint-Barthélemy ne se comprend que dans une France déchirée depuis dix ans par des violences interreligieuses dont elle est le point culminant. L'épisode a traumatisé le pays. Mais n'a pas désarmé les factions.
En 1588, des curés ligueurs transpercent des poupées de cire à l'effigie d'Henri III, jugé trop favorable aux protestants, et implorent Dieu d'« éteindre la race des Valois ». Jean Boucher est le plus fanatique d'entre eux.
Au matin du 23 décembre 1588, le duc de Guise, principale figure de l'opposition ligueuse, est assassiné au château de Blois, sur ordre d'Henri III. Son frère, cardinal et archevêque de Reims, connaît un sort identique, le lendemain. Le Val de Loire est mêlé à un épisode tragique des guerres de Religion. L'année suivante, le roi tombera à son tour sous les coups d'un moine vengeur.
Élie Barnavi qui codirige un monumental « Dictionnaire des Juifs au XXe siècle », est aussi le nouvel ambassadeur d'Israël à Paris. Parcours d'un historien hors norme.
Le 23 décembre 1588, le duc de Guise, principale figure de l'agitation catholique, est assassiné à Blois sur ordre d'Henri III. Le lendemain, son frère, l'archevêque de Reims, connaît le même sort. Aussitôt, les pamphlets se déchaînent, faisant de ces deux morts les martyrs d'une cause sacrée. Un bel exemple de propagande politique, au temps des guerres de Religion.
Ligues des patriotes et de la patrie française, Jeunesses patriotes, Faisceau ou Croix-de-Feu défilés en rangs serrés, uniformes quasi militaires, yeux tournés vers le chef, voici que s'avancent les légions lancées à la conquête de la rue. De l'affaire Dreyfus au 6 février 1934, les ligues font partie du paysage politique. Faut-il y voir la forme française du fascisme ?
Notre époque n'a pas le monopole du fanatisme religieux dressé contre le pouvoir civil : au xvre siècle les « bons catholiques » de la Sainte Ligue, acharnés à extirper du royaume l'hérésie protestante, étaient prêts pour cela à employer tous les moyens. Y compris l'assassinat du roi.
Les Guises en 1588, Henri III en 1589, Henri IV en 1610, Concini en 1617. En trente ans, la France a connu cinq assassinats politiques. Chaque exécution s'accompagnait d'un étonnant et complexe rituel. L'Américain Oreste Ranum a voulu savoir pourquoi.
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