Pétain (Philippe)

Vichy soumis à « révision » (suite)

Le livre de François-Georges Dreyfus, « Histoire de Vichy » (Perrin), avait provoqué de vives critiques de la part d'Henry Rousso (« L'Histoire » n° 139, p. 82). Ce dernier reprochait à Vouvrage de servir le discours de l'extrême droite en réhabilitant la thèse du « double jeu » de Pétain. Il constatait aussi que François-Georges Dreyfus ne tenait aucun compte, dans sa démonstration, des plus récents résultats de la recherche historique. François-Georges Dreyfus, exerçant ici son droit de réponse, nous a demandé de publier cette mise au point. Nous Vinsérons, accompagnée des commentaires d'Henry Rousso.

Quand Vichy est soumis à « révision »

Pour Henry Rousso, il n'y a aucun doute : le livre de François-Georges Dreyfus, « Histoire de Vichy », sert le discours de l'extrême droite en réhabilitant la vieille thèse du « double-jeu » et du « bouclier ». Un livre aussi qui ne tient aucun compte des résultats de la recherche historique en ce domaine*.

Qu'est-ce que la « révolution nationale » ?

« C'est à un redressement intellectuel et moral que je vous convie. » Pour le maréchal Pétain et le nouveau régime, la défaite est l'occasion de transformer en profondeur la société française. L'abolition de la République, la condamnation du capitalisme libéral et la négation des droits de l'homme fondent le socle de cette « Révolution nationale » mise en œuvre par Vichy. Une « Révolution » qui s'inspire des idéologies réactionnaires du XIXe siècle. Un mouvement « national » subordonné à la Collaboration avec l'Allemagne.

Pétain-Hitler : le choix de la collaboration

Le 24 octobre 1940, la poignée de main échangée entre Hitler et Pétain sur le quai de la gare de Montoire scelle l'entrée de la France dans la Collaboration. Après la guerre, les uns ont prétendu que cette politique avait été imposée à la France par l'Allemagne nazie. Les autres, dont l'historien américain Robert O. Paxton, ont affirmé qu'il s'agissait d'une volonté unilatérale du gouvernement de Vichy. Philippe Burrin tranche dans le vif. A ses yeux, on ne peut expliquer le choix de la Collaboration qu'en tenant compte à la fois des rapports de force internationaux et des ambitions intérieures de Vichy.

De Verdun à Vichy : la carrière d'un maréchal

Comment expliquer que la plupart des Français aient fait confiance à Philippe Pétain? Le «maréchalisme de base» se fonde sur la puissance d'un mythe: celui du vainqueur de Verdun, de l'homme providentiel et du père protecteur. Mais le maréchal de France qui, depuis la Grande Guerre, faisait figure de «général républicain» se révèle rapidement sous son vrai jour. Homme du XIXe siècle aux conceptions militaires dépassées, il jette les bases d'un régime personnel et autoritaire.

Les derniers jours de la IIIe République

En 1914, l'entrée de la France dans le conflit a provoqué un réflexe d'« Union sacrée ». En 1940, au contraire, le fragile consensus politique national vole en éclats. La déclaration de guerre résulte d'un engrenage que les gouvernants n'ont pas su maîtriser, et ni Edouard Daladier ni Paul Reynaud ne seront les champions de la fermeté face à Hitler. Voici, au jour le jour, l'histoire d'une agonie dont le dernier acte se joue à Vichy lorsque, le 10 juillet, les Chambres se sabordent, suicidant du même coup la République.

Pétain et les mutineries de 1917

En ce printemps 1917, un homme maîtrise ce qu'on a appelé des « mutineries » de soldats exténués, désorientés, désespérés par la manière dont est menée une guerre interminable. Philippe Pétain s'en souviendra lorsqu'il se prendra pour un père juste mais sévère et qu'il se présentera en 1940 comme le sauveur de la France.

Collaborer

« Tous collabos ! » Au-delà de ce cliché facile, Henry Rousso a voulu savoir ce que « collaborer » voulait dire. Il a découvert une attitude aux motivations multiples et parfois contradictoires. En tout cas, collaborer impliquait l'acceptation de la défaite de la France, voire la victoire définitive de l'Allemagne.

Quarante ans après : les Français et la Libération

55 °/o des Français pensent que le vote des femmes est le changement le plus important des années 1944-1945. 40 °/o admettent que le rôle des Américains a été déterminant dans la libération de la France. 31 % affirment qu'il aurait fallu acquitter Pétain... Le sondage Louis Harris-France réalisé pour « L'Histoire » à l'occasion du quarantième anniversaire de la Libération ne manque pas de surprises.

Sigmaringen : le dernier carré de la Collaboration

Septembre 1944: les «traîtres» gaullistes sont au pouvoir. Le duo Pétain-Laval, prisonnier du Reich. On pourrait croire la Collaboration définitivement réduite au silence. Eh bien non! Pendant huit mois un État fantoche se reconstitue à Sigmaringen. Henry Rousso retrace pour nous cette singulière équipée tragi-comique...