1920, l'occasion manquée
A l'issue de la Première Guerre mondiale et avec la défaite de l'Empire ottoman, un Kurdistan indépendant était tout près de voir le jour. Le traité de Lausanne, en 1923, enterre ce projet. Que s'est-il passé ?
A l'issue de la Première Guerre mondiale et avec la défaite de l'Empire ottoman, un Kurdistan indépendant était tout près de voir le jour. Le traité de Lausanne, en 1923, enterre ce projet. Que s'est-il passé ?
Avec l'affaiblissement de l'Empire ottoman, les appétits européens s'aiguisent. Durant la Grande Guerre, deux logiques s'affrontent : l'impérialisme des Français et des Britanniques, qui cherchent à se partager la région, et la reconnaissance du droit des peuples.
Le Liban est né officiellement en 1920 et est devenu indépendant en 1943. C'est en 1919, dans la négociation des traités de paix, que s'est joué son sort. Qu'on redécouvre sous un jour dramatique aujourd'hui.
La Première Guerre mondiale a produit le communisme et le fascisme. Nées de l'ébranlement du conflit, ces deux idéologies totalitaires bouleverseront l'histoire du XXe siècle. La guerre a peut-être porté un coup fatal à l'humanisme démocratique.
Brest-Litovsk, 3 mars 1918 : la Russie a perdu la guerre. Elle se voit amputée de l'Ukraine, de la Finlande et des Pays Baltes. Mais les dirigeants bolcheviques, Lénine en tête, sont persuadés d'avoir sauvé la révolution.
En 1918-1919, pour contrer la menace bolchevique, les Alliés choisissent de flatter les aspirations à l'indépendance des petites nationalités de l'Europe centrale et orientale. Au prix d'un démantèlement de l'Empire austro-hongrois. Et au risque de créer de nouveaux États aux frontières hasardeuses, tout aussi « multinationaux » que les « prisons des peuples » qu'ils remplacent, et beaucoup moins tolérants que la vieille Autriche. C'est ainsi que les vainqueurs chargent la poudrière qui, soixante-quinze ans plus tard, explosera avec la fin de la guerre froide.
Après en avoir terminé avec la «der des der». Français, Allemands et la plupart des peuples d'Europe croyaient retrouver l'âge d'or de la Belle Époque. Quelle illusion ! Il leur fallut s'arranger des deuils, des destructions, de la chute des empires, du déclin de l'Europe et de l'aveuglement des hommes politiques. Accepter enfin l'amère vérité assénée par Valéry : «Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles...».
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