L’Empire ottoman n’est pas que turc. Selon Edhem Eldem, cette confusion, excluant les périphéries de l’empire, est une grossière erreur qui empêche de penser une construction politique singulière.
Héritier des traditions romaine, byzantine, turco-mongole et islamique, le sultan ottoman concentre tous les pouvoirs. Agrégat de peuples et de royaumes, l'empire ne forme un tout que par la dynastie qui les réunit pendant un demi-millénaire.
Dès le IXe siècle, les guerriers turcs se rendent indispensables au pouvoir de Bagdad. Mais, en s'arrogeant en 1042 le titre de sultan puis en imposant leur tutelle au calife, les Seldjoukides ont régné au coeur de l'Orient islamique.
Le 29 mai 1453, jour de l'entrée des Ottomans dans Constantinople, est considéré comme l'une des dates qui ont fait basculer le monde médiéval vers l'Époque moderne. L'ampleur de l'événement n'a pas échappé aux contemporains.
Exaltation du génie turc et musulman au cours des temps, réhabilitation des sultans ottomans, dénonciation de l'Occident colonialiste : le président turc bricole l'histoire pour se poser en défenseur de l'islam sur la scène internationale.
Depuis 1974, l'île est divisée entre les populations orthodoxes grecques et musulmanes turques.
