La fin des « cols bleus »
Avec l'industrialisation s'est petit à petit construite une identité ouvrière : vêtus du bleu de travail, musette sur l'épaule, les « cols bleus » appartenaient à l'imaginaire social et nourrissaient le discours politique. Mais, après trente années de prospérité économique sans précédent, puis vingt ans de crise, que reste-t-il de cette catégorie sociale si chère aux marxistes ?
Qu'est-ce qu'un agent soviétique ?
En 1993, la publication de 1 ouvrage de Thierry Wolton « Le Grand Recrutement » lançait la polémique : jusqu'où les réseaux de renseignement soviétiques en Europe avaient-ils, dans les années d'avant-guerre, recruté leurs agents ? Le nom de Jean Moulin était au cœur de la controverse. Mais celui du ministre de l'Air radical Pierre Cot fut également cité. A la demande de sa famille, une commission d'historiens s'est réunie pour statuer sur son cas. Elle a publié un rapport qui l'exempte de tout soupçon - nous avons fait écho à ses travaux dans notre numéro de février. Certains cependant ne sont toujours pas convaincus : Stéphane Courtois, spécialiste du mouvement communiste international, conteste ici ces conclusions. Serge Berstein, président de la commission d'historiens, lui répond*. « GARDONS-NOUS DE L'OBSESSION DU COMPLOT ! » Serge Berstein est formel : en aucun cas les documents actuellement disponibles ne permettent de dire que Pierre Cot s'est mis au service d'une puissance étrangère.
Pierre Cot était-il un agent soviétique ?
En 1993, après la publication de l'ouvrage de Thierry Wolton «Le grand Recrutement», l'« affaire » Jean Moulin avait donné lieu à une controverse entre historiens. Mais qu'en était-il de Pierre Cot ? Sa famille, estimant que son nom avait été injustement mis en cause, a demandé à une commission d'historiens de se réunir pour statuer sur son cas. Aujourd'hui, les travaux de cette commission sont terminés, et rendus publics. Serge Berstein, qui y a participé, répond à nos questions*.
La fin de l'Algérie française
Au lendemain des attentats du 1er novembre 1954, la réaction du gouvernement français frappe par son énergie et sa détermination. L'Algérie, c'est la France, et les opérations militaires conduites outre-Méditerranée ne sauraient être considérées comme une guerre. Comment expliquer cette obstination de la IVe République qui refusa de négocier, se condamnant à une impossible victoire militaire ?
Les chagrins du général de Gaulle
Le 20 janvier 1946, le général de Gaulle quitte le pouvoir. En dix-huit mois, le libérateur de la France a connu tour à tour l'un des plus grands triomphes qu'un homme d'État puisse espérer et un échec retentissant II lui faudra attendre douze ans avant que les Français le rappellent à la tête du gouvernement.
Clemenceau, l'inclassable
// est courant qu'un homme «de gauche» finisse dans la peau d'un homme «de droite». Si nous avons choisi d'évoquer le cas célèbre de Georges Clemenceau, c'est qu'il défie toute analyse rationnelle. Conclusion ? Clemenceau est un inclassable : c'était un homme seul.
Les trois âges de l'antisémitisme
Il y avait l'hostilité traditionnelle des catholiques contre les Juifs responsables de la mort du Christ. Avec l'âge industriel se développa la figure du Juif banquier, parasite et oppresseur, cible désignée de la gauche anticapitaliste. Mais c'est à la fin du XIXe siècle qu'est né l'antisémitisme moderne, raciste, pseudo-scientifique et antirépublicain.
La lutte des classes est terminée !
Depuis 1986, la politique du consensus est devenue la ligne officielle d'un président de la République élu en 1981 sous le signe de la « lutte des classes ». Mais sur quelles valeurs se fonde ce consensus à la française ? Et quelle peut être son efficacité quand les jeunes, les immigrés et les chômeurs s'en trouvent exclus ?
Les francs-maçons, la république et l'armée
Le 28 octobre 1904 éclate « l'Affaire des fiches » : afin d'épurer l'Armée de la République, le général André, ministre de la Guerre et franc-maçon, a obtenu du Grand-Orient des fiches détaillées de renseignements sur les convictions politiques et religieuses, et la vie privée de la plupart des 27 000 officiers français. Dénoncé dans la presse et à la Chambre, le scandale atteint de plein fouet le gouvernement radical d'Emile Combes, qui tombe en janvier 1905. « L'Affaire des fiches » représente le point culminant de cette guerre des deux France, qui opposa dreyfusards et antidreyfusards, cléricaux et anticléricaux.
Les derniers jours de la IIIe République
En 1914, l'entrée de la France dans le conflit a provoqué un réflexe d'« Union sacrée ». En 1940, au contraire, le fragile consensus politique national vole en éclats. La déclaration de guerre résulte d'un engrenage que les gouvernants n'ont pas su maîtriser, et ni Edouard Daladier ni Paul Reynaud ne seront les champions de la fermeté face à Hitler. Voici, au jour le jour, l'histoire d'une agonie dont le dernier acte se joue à Vichy lorsque, le 10 juillet, les Chambres se sabordent, suicidant du même coup la République.