Élection

De Gaulle et les Français

Le rideau est tombé. Le solitaire de Colombey ne reviendra plus. L'âge héroïque est révolu. Le dernier nationaliste a disparu. Ses qualités de tacticien, la guerre d'Algérie, les dissensions de la gauche avaient permis à l'homme du 18-Juin un « come-back » imprévu. Une fois au pouvoir, de Gaulle a disposé, jusqu'en 1962, d'un appui massif de l'opinion. On a beau aligner tous ses mérites, vérifier tous ses titres de gloire, cela ne suffit pas à expliquer la confiance spontanée que les Français lui offrirent alors.

La république des catholiques

Au second tour de l'élection présidentielle de 1995, un catholique sur quatre a donné son suffrage à Lionel Jospin. Peut-être la fin d'une longue tradition qui, pendant des décennies, a vu coïncider le vote conservateur et la pratique religieuse.

Le « gaucho-lepénisme » existe bien !

Pour la première fois de son histoire, le parti de Jean-Marie Le Pen, en constante progression, connaît un véritable enracinement populaire. Parmi les soutiens du Front national, on compte aujourd'hui de nombreux électeurs qui hier votaient pour la gauche.

Du communisme... au Front national

Ouvriers de gauche, patrons de droite : le mythe est tenace. Pourtant, ce schéma manichéen a toujours connu des exceptions. Et depuis le début des années 1980, une autre réalité semble prévaloir dans les catégories ouvrières, où le vote lepéniste ne cesse de s'élargir. Enquête auprès de ces électeurs atypiques.

Politique et corruption : nous avons tout à apprendre des Romains !

On fait volontiers du citoyen romain le modèle de la vertu civique et l'incarnation des valeurs républicaines. Les choses ne sont pourtant pas si simples : il se pourrait bien qu'en matière de clientélisme, de corruption électorale, de « dessous de table » versés aux fonctionnaires, en un mot de rapports troubles entre l'argent et la politique, tout ait été inventé, et systématisé, dès l'Antiquité. Paul Veyne, historien iconoclaste, a consacré aux pratiques politiques de la cité grecque et romaine un monumental ouvrage « Le Pain et le cirque » qui vient d'être réédité. Il brosse ici la fresque de ces mœurs étranges où la distinction entre les ressources privées et collectives n'existait pas, et où la vie publique tout entière était considérée comme un gigantesque marche.