Alexandrie

Énigmes alexandrines

A grand renfort d'annonces médiatiques, une certaine archéologie, avide de sponsors et de sensationnel, tient aujourd'hui le haut du pavé. Proclamant qu'elle a fait à Alexandrie des trouvailles extraordinaires. Mensonges, s'insurge André Bernand, spécialiste des inscriptions grecques d'Égypte.

La splendeur d'Alexandrie

Alexandrie, son phare, ses avenues, ses nécropoles, sa bibliothèque... L'ancienne capitale égyptienne suscite toujours la fascination et l'émerveillement, nourris par des « découvertes » savamment médiatisées. Aujourd'hui, le Petit Palais, à Paris, rend hommage à cette ville mythique, à l'occasion d'une exposition qui se tiendra du 6 mai au 26 juillet. Mais, au fait, que savons-nous vraiment d'Alexandrie ?

A la recherche des capitales disparues

En 1965, on découvrait sur le site d'Aï-Khanoum, en Afghanistan, une ville fondée par les Grecs au ive siècle avant notre ère. Pendant plus de dix ans, des archéologues français ont fouillé ses ruines, sous la direction de Paul Bernard qui dresse ici le bilan de ces recherches.

On a retrouvé le phare d'Alexandrie !

Des fouilles sous-marines dans le port d'Alexandrie ont permis de découvrir les restes colossaux de l'antique capitale égyptienne - et peut-être les bases du phare lui-même. Un gisement fabuleux, et pourtant déjà menacé, déplore ici Jean-Yves Empereur, fondateur du Centre d'études alexandrines et responsable des fouilles de l'ancienne capitale des Ptolémées.

Les bibliothèques ont une patrie : Alexandrie

Le 14 juillet dernier François Mitterrand a déclare qu'une grande bibliothèque, «la plus grande et la plus moderne du monde» selon ses mots, où la culture de l'humanité serait accessible à tout lecteur, devrait être réalisée dans les prochaines années. Autrement dit, il s'agirait de construire une nouvelle Bibliothèque nationale, une bibliothèque idéale, universelle, qui rassemblerait tout le savoir de l'humanité. Le projet est grandiose mais pas sans précédent. Le premier exemple équivalent dans l'histoire remonte très loin dans le temps. C'est celui de la bibliothèque d'Alexandrie, au IIIe siècle av. J.-C, que VUNESCO et le gouvernement égyptien envisagent de reconstituer. Les deux réalisations devraient voir le jour la même année, en 1995.