La question juive refait surface avec une vigueur nouvelle. La France serait-elle reprise par ses anciens démons ? Historien et ancien ambassadeur d'Israël à Paris, Élie Barnavi livre ici ses réflexions. Inspirées aussi par la lecture du dernier livre de Michel Winock*.
Il y a cent ans, une vague sans précédent de pogroms se déchaînait contre les Juifs de l'Empire russe. Les massacres, orchestrés par des groupes ultraréactionnaires, firent plus de 3 000 morts et 10 000 blessés. Avec la bénédiction du tsar.
Explosion devant une synagogue parisienne : quatre morts. Nouvelle action des néonazis ? Ou attentat d'origine palestinienne ?
Le 7 novembre 1938, un secrétaire de l'ambassade allemande à Paris était victime d'un attentat commis par un jeune Juif. Un crime qui allait servir de prétexte aux persécutions de la « Nuit de cristal »... Des archives nous révèlent les dessous inattendus de cette affaire.
La guerre accélère brutalement le processus d'élimination des « ennemis » du nazisme : les résistants et les opposants politiques, les « asociaux », les malades mentaux et les handicapés, les Slaves, les Juifs et les Tsiganes. Voici l'effroyable bilan de cette oeuvre de destruction.
Depuis le temps des tsars jusqu'à l'éclatement de l'URSS, terrible continuité que celle de l'antisémitisme en Russie, pays qui comptait 5 millions de Juifs à la fin du XIXe siècle. La révolution bolchevique n'aura été qu'une brève parenthèse dans la persécution.
La Révolution française, en 1791, a fait des Juifs des citoyens comme les autres. Ce qui n'a pas empêché la montée de l'antisémitisme au XIXe siècle, l'affaire Dreyfus et les mesures raciales de Vichy. Depuis deux cents ans, la question juive est au coeur de la République.
Musulmans contre Juifs : la France est-elle menacée de l'explosion sur son territoire de conflits religieux ? Peut-être pas encore. Mais la nation a laissé prospérer des communautarismes qui aujourd'hui la divisent.
La naissance d'un État juif, en 1948, représente un tremblement de terre pour le monde arabo-musulman. Le rejet d'Israël devient constitutif de l'identité arabe. Alimentant une vague antisémite sans précédent depuis l'effondrement du IIIe Reich.
Les Juifs bénéficiaient, au XIIe-XIIIe siècle, de la protection - ambiguë - des princes. Si bien que s'attaquer à eux était aussi une manière de s'opposer au pouvoir royal...
