L'Église triomphante et la Synagogue voilée
L'art occidental a souvent représenté l'aveuglement des Juifs face au christianisme. Cette peinture de l'atelier de Jan Van Eyck propose une vision plus caricaturale encore.
L'art occidental a souvent représenté l'aveuglement des Juifs face au christianisme. Cette peinture de l'atelier de Jan Van Eyck propose une vision plus caricaturale encore.
C'est désormais au nom de l'antisionisme que, en France, on crie « Mort aux Juifs ! ». Pierre-André Taguieff démonte la convergence inédite entre islamistes et extrémistes de droite et de gauche. Tous unis par une « nouvelle judéophobie ». Personne ne restera indifférent aux propos décapants de l'auteur. Le débat est ouvert.
L'Église affirme son hostilité à l'égard des Juifs dès le Moyen Age. Élaborant une légende noire qui justifie, pour les siècles à venir, brimades et massacres. C'est cette opposition irréductible entre l'Église et la Synagogue que retrace l'historien italien Giovanni Miccoli.
Les camps d'internement sont associés au régime de Vichy. Et à l'occupation allemande. Nombre d'entre eux ont été pourtant ouverts dès février 1939. Et la plupart existent encore à la Libération ! Au-delà des polémiques, Denis Peschanski a suivi le sort des 600 000 personnes détenues entre 1939 et 1946 : Juifs, communistes, Tsiganes, trafiquants du marché noir, collaborateurs, etc. Dévoilant pour la première fois la réalité du phénomène. La xénophobie, l'exclusion et la mort.
Torquemada apparaît aujourd'hui comme la figure emblématique de l'Inquisition. De toutes ses dérives, de tous ses excès. S'il est certain qu'il inspira effectivement le décret d'expulsion des Juifs de 1492, il est bien excessif de lui imputer, comme on a pu le faire, plus de quinze mille victimes !
L'antimaçonnisme est apparu avec la république. Ligués contre le nouveau régime, cléricaux et antisémites, dans les années 1880, unissent leurs forces pour défendre l'Église face aux créatures de Satan. Le mythe du complot « judéo-maçonnique » est né.
Dès octobre 1940, le régime de Vichy exclut les Juifs de la citoyenneté, rompant ainsi avec les principes de la République. Devançant ou accompagnant les voeux de l'occupant nazi en matière de spoliation et, bientôt, de déportation. Et pourtant si trois Juifs sur quatre réussirent à survivre en France pendant ces années terribles, c'est que Vichy n'a pas pu effacer au pays des droits de l'homme trois quarts de siècle de culture républicaine.
Un simple fait divers de l'après-guerre, l'affaire des enfants Finaly ? Non : une tragédie qui fit remonter à la surface les divisions des Français et les malheurs de la Seconde Guerre mondiale. Au nom de l'amour « maternel » : un rapt d'enfants, une manifestation d'intolérance et un détournement de religion. Face à face, l'Église et la communauté juive.
Usuriers, revendeurs ou banquiers âpres au gain pour les hommes, courtisanes ou prostituées pour les femmes : l'image des Juifs dans la littérature française du XIXe siècle est sans nuances. Une littérature possédée par les démons de l'époque.
En 1894, le procès devant le conseil de Guerre fait l'unanimité : tous les Français sont convaincus de la culpabilité du capitaine Dreyfus. Face à l'obstination de ses premiers défenseurs, c'est l'hystérie dénonciatrice des antisémites qui va transformer cette affaire, dont la défense de l'armée est le premier enjeu, en « affaire juive ».
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