Le gênerai carthaginois Hannibal remporta contre Rome d'éclatantes victoires. Ce qui ne l'empêcha pas d'être repoussé jusqu'en Afrique du Nord, et finalement de perdre la guerre. Alors, Hannibal était-il, comme l'ont proclamé ses contemporains et les historiens après eux, un génie militaire* ?

Les historiens rendent hommage ce mois-ci a la « Salammbô » de Gustave Flaubert, prototype du roman historique du siècle dernier. Qui suscita en son temps controverse, polémiques, mais aussi enthousiasme parmi les érudits et les archéologues*.

Cite phénicienne, ancrée en terre d'Afrique et profondement influencée par la culture gréco-romaine, Carthage, dont l'histoire est marquée par les sacrifices et la tragédie, a, depuis l'Antiquité, inspiré une abondante littérature romanesque et poétique*.

En quelle année Carthage a-t-elle été fondée par des Phéniciens venus de tyr ? Quel crédit faut-il accorder à la légende selon laquelle la reine Élissa aurait choisi ce site à l'exclusion de tout autre ? Comment la ville s'est-elle peu à peu développée au point de porter ombrage à Rome ? A ces questions, les fouilles entreprises depuis quelques années sous l'égide de l'UNESCO permettent d'apporter enfin des réponses précises.

Le cinéma italien a utilisé à sa façon Vhistoire de Rome et de sa lutte contre Carthage*.

Et si les glaciers des Alpes, qui viennent de livrer aux chercheurs un homme vieux de quatre mille ans, nous restituaient aussi l'un des éléphants d'Afrique perdus par Hannibal ? De cette force armée exceptionnelle, qui fit des ravages dans les armées romaines, il ne reste aujourd'hui pas beaucoup de traces.

La tradition antique est unanime sur un point: les Carthaginois sacrifiaient leurs enfants par le feu pour s'attirer la faveur des dieux. Des recherches récentes remettent en question l'interprétation traditionnelle de ces rites peu compréhensibles aujourd'hui.

Inculquée dès l'enfance par un père humilié, la haine d'Hannibal à l'égard de Rome fut la cause essentielle, peut-être même unique, de la seconde guerre punique... Pour Gilbert-Charles Picard, qui relate ici les épisodes glorieux et meurtriers d'une passion dévastatrice, c'est la personnalité d'Hannibal - mort voici exactement 2 170 ans -, qui explique le conflit Rome-Carthage.