Communisme

L'affaire Guingouin

Il y a cinquante ans, en mai 1945, Georges Guingouin, « premier maquisard, de France », était triomphalement élu maire de Limoges, la ville qu'il avait libérée. Cette apothéose, pour ce militant communiste peu respectueux des ordres de Moscou, fut suivie d'un calvaire : exclu du Parti, accusé d'un crime de droit commun, emprisonné, Georges Guingouin fut victime d'une extraordinaire machination*.

Qu'est-ce qu'un agent soviétique ?

En 1993, la publication de 1 ouvrage de Thierry Wolton « Le Grand Recrutement » lançait la polémique : jusqu'où les réseaux de renseignement soviétiques en Europe avaient-ils, dans les années d'avant-guerre, recruté leurs agents ? Le nom de Jean Moulin était au cœur de la controverse. Mais celui du ministre de l'Air radical Pierre Cot fut également cité. A la demande de sa famille, une commission d'historiens s'est réunie pour statuer sur son cas. Elle a publié un rapport qui l'exempte de tout soupçon - nous avons fait écho à ses travaux dans notre numéro de février. Certains cependant ne sont toujours pas convaincus : Stéphane Courtois, spécialiste du mouvement communiste international, conteste ici ces conclusions. Serge Berstein, président de la commission d'historiens, lui répond*. « GARDONS-NOUS DE L'OBSESSION DU COMPLOT ! » Serge Berstein est formel : en aucun cas les documents actuellement disponibles ne permettent de dire que Pierre Cot s'est mis au service d'une puissance étrangère.

Pierre Cot était-il un agent soviétique ?

En 1993, après la publication de l'ouvrage de Thierry Wolton «Le grand Recrutement», l'« affaire » Jean Moulin avait donné lieu à une controverse entre historiens. Mais qu'en était-il de Pierre Cot ? Sa famille, estimant que son nom avait été injustement mis en cause, a demandé à une commission d'historiens de se réunir pour statuer sur son cas. Aujourd'hui, les travaux de cette commission sont terminés, et rendus publics. Serge Berstein, qui y a participé, répond à nos questions*.

Varsovie, 1944 : Staline sacrifie la Pologne

En 1944, l'insurrection de Varsovie se solde par un véritable massacre. La capitale est rasée par les nazis. L'Union soviétique a-t-elle délibérément provoqué la bataille pour ensuite laisser exterminer les partisans polonais? C'est en tout cas la thèse que défendent aujourd'hui certains historiens.

La Yougoslavie était-elle morte en 1943 ?

En 1943, la Yougoslavie est divisée entre des forces profondément antagonistes : oustachis pro-allemands, en majorité croates ; tchetniks, ou résistants royalistes, en majorité serbes ; partisans de Tito, parmi lesquels toutes les ethnies de la fédération sont représentées... La victoire des communistes s'est nourrie de ces affrontements entre les peuples. Et les a fait taire, pour quelques dizaines d'années.

La chute finale

On ne peut plus parler du parti socialiste sans évoquer ses rapports avec son frère ennemi, le parti communiste. C'est pourquoi nous avons demandé à François Furet, qui prépare actuellement un livre sur la fin du communisme, de nous dire pourquoi le socialisme français est touché de plein fouet par l'effondrement de l'URSS.

Défense de Jean Moulin

Peut-on prouver qu'il y ait eu des relations entre Jean Moulin et l'agent soviétique Harry Robinson ? Quels étaient les sentiments de Jean Moulin à l'égard de l'URSS ? A-t-il avantagé les communistes au sein de la Résistance ? En un mot, quel crédit faut-il accorder aux accusations portées contre lui par Thierry Wolton dans son livre « Le Grand Recrutement » ? Stéphane Courtois, spécialiste du parti communiste français, répondait à ces questions dans notre dernier numéro. C'est à présent Daniel Cordier, l'auteur d'une monumentale biographie de Jean Moulin, qui nous livre ses commentaires*.

Jean Moulin et les communistes

Jean Moulin fait aujourd'hui la une de l'actualité. D'abord, parce que Daniel Cordier publie au mois de juin le troisième volume de sa monumentale biographie. Ensuite, parce que, cinquante ans après son arrestation par la Gestapo à Caluire, la figure et le rôle du fédérateur de la Résistance en France seront évoqués lors d'un colloque à l'Institut d'histoire du temps présent. Mais surtout, parce que la publication du dernier ouvrage de Thierry Wolton, «Le Grand Recrutement», a soulevé une vive polémique dans la presse et chez les historiens. Thierry Wolton y affirme en effet que Jean Moulin était un agent soviétique. Une accusation grave. Pour ouvrir le débat, nous avons interrogé Stéphane Courtois, directeur de recherche au CNRS et l'un des meilleurs spécialistes du parti communiste français, qui a consulté les archives soviétiques désormais ouvertes à Moscou. Dans notre prochain numéro, Daniel Cordier apportera ses propres éléments de réponse*.

La fin de la banlieue rouge

Saint-Denis, Saint-Ouen, Ivry, Aubervilliers... La banlieue rouge est en train de mourir. Les ouvriers la désertent, remplacés peu à peu par des chômeurs, ou par des immigrés qui ne votent pas. Aux élections régionales de mars 1992, le parti communiste, talonné par le Front national, n'y a souvent recueilli que moins du tiers des voix. Voici le récit de cette décomposition, et le rappel des « temps héroïques ». Quand la ceinture révolutionnaire faisait peur aux bourgeois.