Pourquoi la droite a gagné les élections
Les élections législatives de 1993 ont représenté un séisme politique. Nous avons demandé à Michel Winock de nous expliquer, en historien, les raisons profondes de la victoire de la droite.
Les élections législatives de 1993 ont représenté un séisme politique. Nous avons demandé à Michel Winock de nous expliquer, en historien, les raisons profondes de la victoire de la droite.
Qu'est-ce qu'être Français ? De Drumont a Maurras, la réponse apparut simple : c'est la religion catholique qui constitue l'identité française. Dans « La France aux Français », Pierre Bimbaum exhume la pensée de ces nationalistes de droite qui firent de l'Église un rempart contre tous les maux de la modernité républicaine*.
Depuis la mort de Georges Pompidou, la droite est divisée en deux familles antagonistes : la formation libérale et centriste de Valéry Giscard d'Estaing, et le mouvement gaulliste de Jacques Chirac. Leur affrontement a été exacerbé par l'arrivée d'un troisième personnage : Raymond Barre.
Entre 1945 et 1988, d'une élection à l'autre, la droite modérée a beaucoup reculé. Aujourd'hui, elle n'est plus majoritaire dans aucun département.
Les responsables des droites classiques récusent tout héritage direct ou indirect de Vichy. Ils ne manquent pas d'arguments : des hommes issus de la gauche ont alors occupé des sièges dans l'État français, et des hommes de droite ont pris, dès 7 940, le chemin de la Résistance. Pourtant, le régime de Pétain n'est pas une parenthèse aberrante dans l'histoire de la droite.
Les règles édictées par l'Église catholique sur le comportement sexuel ont fait loi jusqu'au milieu de notre siècle. La droite les a défendues avec vigueur jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'extrême droite en fait toujours son credo.
L'Eglise est-elle de gauche ou de droite ? Comment votent les citoyens qui se disent catholiques ? La société s'est sécularisée, les campagnes se sont vidées, le vote féminin a évolué... Et les réponses ne sont plus aussi simples qu'il y a vingt ans.
Barrès, Claudel, Giono, Céline : autant d'écrivains qui ont renouvelé la forme littéraire et inventé un nouveau langage. Or ces révolutionnaires de l'écriture étaient, politiquement, très peu progressistes. D'où l'inquiétude qui a hanté les hommes de gauche tout au long du XXe siècle : les bons écrivains seraient-ils nécessairement de droite ?
On entend souvent dire que le capital est à droite et le travail à gauche. Est-ce vrai ?
L'homme de droite a, pendant plus d'un siècle, élaboré les règles de ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Il a érigé son art de vivre en modèle, et multiplié, à l'usage des initiés, les signes de reconnaissance. Que reste-t-il aujourd'hui de cet esprit de caste ?
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