Portrait d'historien

« Mon Moyen Age »

Jacques Le Goff est mort le 1er avril, à 90 ans. Il a accompagné la revue depuis le numéro 22, en avril 1980, toujours prêt à répondre à une demande d'articles ou d'entretiens. Il était le dernier des historiens médiévistes « généralistes » (Duby était l'autre) qui osent aborder de front une longue période, sous tous ses aspects, dans un vrai « appétit de l'histoire » (le titre de son ego-histoire). Dans la lignée de l'école des Annales, Jacques Le Goff a renouvelé l'approche de l'histoire, intégrant d'autres disciplines (la linguistique ou l'anthropologie), s'intéressant à des objets d'études ignorés jusque-là, comme le corps, la sexualité ou les rêves, utilisant des sources variées (archéologie, sources littéraires, sermons, iconographie...) pour fonder ce qu'on a appelé la « nouvelle histoire » dans les années 1970. Nous livrons ici de larges extraits de l'entretien qu'il nous avait accordé « Le Moyen Age de Jacques Le Goff », publié dans L'Histoire n° 236, en octobre 1999.

François Lebrun

Disparu le 2 décembre dernier, au lendemain de son 90e anniversaire, François Lebrun était l'un des plus fidèles collaborateurs de L'Histoire depuis 1978. Il rejoignit son comité scientifique en 1989. Spécialiste d'histoire moderne, il a consacré sa thèse aux hommes et à la mort en Anjou, devenue un classique de la démographie historique. Il a enseigné pendant trente ans à l'université de Haute-Bretagne, à Rennes. Proche de Robert Mandrou, il s'intéressa très tôt à l'étude des mentalités et des sensibilités. Son métier, sa culture, son autorité, son sourire nous manquent. Nous avons choisi de republier des extraits d'un de ses premiers articles dans L'Histoire. Et le témoignage de Roger Dupuy, qui fut longtemps son collègue à Rennes et jusqu'au bout son ami.