URSS

Mon village à l'heure soviétique

Être libéré par les Russes, pour un Allemand de douze ans, ce n'était pas la même chose qu'être libéré par les Alliés! C'est ce qui est arrivé à Rudolf von Thadden, historien, ancien conseiller du chancelier social-démocrate Helmut Schmidt.

Ces historiens soviétiques qui ébranlent l'URSS

Le mythe soviétique, qui a définitivement volé en éclats en Occident après la publication de L'Archipel du Goulag de Soljénitsyne, est en passe de se décomposer aussi en URSS sous l'effet de la glasnost. Déjà en 1956, le Rapport secret de Nikita Khrouchtchev avait levé le voile sur les crimes de Staline. Loin d'être le héros homérique du socialisme, qu'un culte de la personnalité rien moins que marxiste avait rendu quasi immortel, Staline était dénoncé comme un dangereux paranoïaque, qui avait failli livrer le pays à Hitler par ses inconséquences et ses obsessions. Cependant, il était difficile pour la Nomenklatura - composée des anciens compagnons du « père des peuples » - de pousser la logique de la déstalinisation à terme : tous les privilèges établis risquaient d'être ébranlés. Le « dégel » ne dura que quelques années. Une « reglaciation » lui succéda, sur laquelle le nom de Brejnev agit comme un anticyclone stabilisé. Cette période de « stagnation », Gorbatchev a voulu la dépasser. Les raisons d'ordre économique sont à l'origine des nouvelles réformes. Les lourdeurs funestes de l'organisation bureaucratique, les freins d'une idéocratie sans opposition, les ravages de la corruption, les dysfonctionnements multiples d'un étatisme étouffant, tout cela a rendu la vie quotidienne en URSS insupportable, tandis qu'à terme le pays risquait de connaître une crise générale à la polonaise. Mais redonner de la souplesse à une économie sclérosée ne va pas de soi. Les mentalités doivent, elles aussi, changer. La perestroïka n'a de chance de réussir que si, dans la « superstructure » idéologique, on révise quelques dogmes néfastes. Dans cette révision, l'histoire joue un grand rôle. Sa fonction idéologique, là-bas, l'a toujours emporté sur ses objectifs scientifiques. Les manipulations qu'elle a subies depuis Lénine sont dignes du 1984 d'Orwell. Les historiens n'étaient pas des savants, dans la définition occidentale du terme, c'est-à-dire des chercheurs libres, mais des instruments intellectuels du pouvoir. Dans la glasnost, il n'est pas sûr que cette fonction idéologique soit liquidée. Mais les besoins de la perestroïka vont dans le sens d'une « transparence » qui devrait profiter, en fin de compte, à toute la discipline historienne. Jean-Jacques Marie, à qui l'on doit plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'URSS - en particulier une étude sur Staline - lors d'un récent voyage à Moscou s'est entretenu avec louri Afanassiev, un des plus éminents « rénovateurs », ce qu'il rapporte de ce voyage en dit long sur le remue-ménage actuel.

Les Soviétiques font-ils main basse sur les trésors d'Afghanistan ?

Les Soviétiques font main basse sur les trésors du musée de Kaboul : telle est la nouvelle qui circule dans la presse française et internationale. Le comportement des Russes n'aurait là rien d'original : le pillage d'un Etat par un autre est aussi vieux que l'art de la guerre ! Dans ce cas précis, pourtant, les apparences semblent trompeuses, concluent Pierre Chuvin et Frantz Grenet après une minutieuse enquête.

Les Russies d'Hélène Carrère d'Encausse

Depuis L Empire éclate, Hélène Carrère d'Encausse est la soviétologue la plus célèbre. Elle se meut avec bonne humeur au milieu des discours-fleuves, des tonnes de papier et de la langue de bois. Son goût de vivre, elle Va sans doute puisé dans la Russie de toutes les Russies : celle de l'exil.

Le wagon plombé de Lénine

L'odyssée de Lénine dans son wagon plombé, en 1917, à travers l'Europe... La plus coûteuse série télévisée jamais tournée en Europe (cf. « L'Histoire » n° 105, p. 94). Ce voyage reste au centre d'une violente polémique. Lénine n'est-il pas accusé d'être un agent allemand ? Le dernier en date à défendre cette thèse est l'Américain Michael Pearson. Bien à tort, selon Jean-Louis Panné.

La révolution russe est-elle soluble dans l'empire romain ?

Quand l'historien russe de l'Empire romain, Rostovtseff, publie sa monumentale « Histoire économique et sociale » - que les éditions Robert Laffont vont reprendre en 1988* -, il pense en réalité à la Révolution bolchevique qu'il a fuie en 1918. L'érudition dissimule chez lui les engagements contemporains.

Dissidents : bilan après l'exil

« Savez-vous pourquoi beaucoup se taisent ? Ils ont peur. » « Ils », ce sont les opposants politiques au-delà du Rideau de fer, les résistants, passifs ou actifs. L'Occident ne connaît que quelques dissidents. En fait, les dissidents sont légion en URSS, mais la peur les bâillonne. Et les vrais braves sont vite matés par l'exil, la prison, le camp, l'hôpital psychiatrique ou la mort *.

La vérité sur l'affaire de l'U2

En mai 1960 l'avion U2 du pilote-espion américain Gary Powers, est abattu au-dessus de l'URSS. On se souvient qu'à cause de cet épisode la détente entre les deux Grands a failli capoter. Michael R. Beschloss vient de raconter cette histoire avec un soin minutieux, qui ne laisse plus rien dans l'ombre : Gary Powers fut-il un héros ou un traître ? L'opération se justifiait-elle ? La détente a-t-elle été réellement menacée* ?

Urss- afghanistan : l'alliance a trente ans

On s'apitoie aujourd'hui sur le sort des Afghans, envahis militairement par leurs voisins soviétiques. Mais il y a trente ans que l'alliance entre les deux pays fut scellée. Dans l'indifférence générale.

Le terrorisme en urss

A tort ou à raison, le KGB est accusé d'être responsable du terrorisme en Occident. Le silence règne toutefois sur les attentats qui frappent l'URSS. Pierre Rigoulot dresse ici un bilan minutieux depuis la révolution de 1911. Même si recueillir l'information sur l'Union soviétique « n'est pas une partie de plaisir » !