Deux guerres mondiales, l'avènement du communisme, du fascisme et du nazisme, puis la victoire des idées démocratiques et libérales. Enfin le triomphe des droits de l'homme... Les défis multiples du XXe siècle n'ont souvent fait que révéler l'impuissance de la papauté. Et la montée inéluctable d'un « monde sans Dieu ».
Comment les papes ont-ils accueilli l'électricité, le téléphone, le chemin de fer et la télévision ? Avec enthousiasme ! Une Église intransigeante sur le dogme, mais favorable à toutes les inventions du siècle : c'est le paradoxe que met en lumière Michel Lagrée.
« Nous avons un pape ! » C'est par cette formule que la population de Rome apprenait, au Moyen Age déjà, l'élection d'un nouveau pape. Une élection qui pouvait prendre plus d'un an. Et qui se caractérisait par toute une série de rituels symboliques, dont la plupart sont demeurés inchangés jusqu'à nos jours.
Le Vatican : à la fois État, cœur du catholicisme, capitale dans la capitale. A sa tête, le pape cumule les fonctions de chef spirituel et temporel. Exerçant son autorité sur ses ouailles, sur Rome, sur l'Italie et, de plus en plus, sur le monde.
Depuis le début de l'année, les archives de l'Inquisition romaine et de l'Index sont accessibles aux chercheurs. Créées au xvr siècle, ces deux institutions ont veillé durant quatre cents ans sur la définition et le contrôle de l'orthodoxie catholique.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le pape Pie XII ne s'est jamais exprimé officiellement sur les persécutions infligées aux Juifs. Pourquoi n'a-t-il pas condamné les massacres commis par les nazis ? Quelle aurait pu être la portée de ses paroles ? Et quelle fut son action concrète en faveur des Juifs ? Sur ce sujet, le débat n'a pas faibli depuis les années 1960.
Le pape, dans ses dernières encycliques, invite tout simplement les citoyens à bafouer les lois de la république. Au nom de la liberté de conscience...
A cette époque de l'année, le pape revient de sa résidence estivale de Castel Gandolfo, où il a restauré son corps et son esprit. En accord avec une tradition qui remonte au xiir siècle. Quand les théologiens établirent que la bonne santé du pape, c'était celle de la chrétienté tout entière.
En mai 1992, le Vatican a béatifie José Maria Escriva de Balaguer, mort en 1975, et fondateur de VOpus Dei. Une décision très controversée : pour beaucoup, VOpus Dei est une organisation secrète intégriste qui soutint aveuglément le régime franquiste. Ces accusations sont-elles fondées ?
Le 16 octobre 1978, a Rome, la stupéfaction est totale à l'annonce du nom du nouveau pape : «Woj-Ty-La.» Beaucoup pensent qu'il est africain... Mais c'est un Polonais qui accède au trône de saint Pierre après 455 ans de papauté italienne. Car la Pologne et le cardinal Wojtyla étaient la meilleure porte de sortie offerte à un conclave inquiet de l'avenir de l'Église.