Entre le tout aux poubelles et le tout aux archives, nos partis politiques naviguent à vue et ne se soucient guère de leur histoire. Au hasard des conflits nationaux et des rivalités personnelles, des crues de la Seine ou de l'exiguïté des locaux, leurs papiers «de famille» se déchirent, s'informatisent ou se volatilisent. De quoi décourager les vocations de futurs historiens !

Quarante ans après sa renaissance en juin 1946, Interpol entrepose à Saint-Cloud des millions de fiches. L'organisation internationale de police criminelle a en effet constitué une encyclopédie unique de la criminalité. Les nazis en disposèrent pendant cinq ans. Au demeurant, ces archives proliférantes et « sensibles » sont-elles bien en conformité avec les missions de l'organisation* ?

Le « tweed fait homme » et le verbe caustique, l'historien anglais de la Révolution le moins conformiste et le plus provocant qui soit, Richard Cobb, a aussi pas mal bourlingué en France. Pierre Assouline en brosse un portrait fulgurant. Mais gare à son franc-parler !

Pour recenser et visionner - même a distance - toutes les images disponibles sur un sujet, Vhistorien fonde tous ses espoirs sur une technique en plein essor : le vidéodisque. Jean-Claude Schmitt, qui anime un groupe de recherches sur ces problèmes, à l'École des hautes études, expose ici la méthode choisie.

« Avec le microfilm, plus de problème ! » Gare à cette illusion, nous dit Jean Favier, directeur général des Archives de France*.

Daniel Beauvois s'est rendu en URSS, d'octobre à décembre 1982, pour y consulter des archives. Il s'est heurté à toutes sortes de ruses, de mauvaise foi et d'ignorance, dont il est finalement sorti « presque vainqueur ». Il raconte son aventure.

Des Etats-Unis, arrive une nouvelle école : la « Public History ». Son but : appliquer le passé au présent, utiliser l'histoire pour définir les stratégies industrielles d'aujourd'hui. En France, les dirigeants de Saint-Gobain ont découvert l'intérêt de ces méthodes. Henry Rousso et Félix Torres sont allés voir sur place.

Y a-t-il des archives secrètes ? Tout document qui « dort » est en un sens secret tant qu'aucun historien n'a reçu l'autorisation de l'exploiter, c'est-à-dire de le faire parler. Mais les textes « intimes », les notes « confidentielles », les confessions « libres », sont-ils si explosifs qu'il suffirait d'y avoir accès pour dévoiler la vérité ? Trois livres d'histoire immédiate consacrés aux socialistes, aux communistes et à la Collaboration mettent ces problèmes à l'ordre du jour.