Cinquième République

Michel Noir : la religion de la morale

Comment les hommes politiques de 1990 abordent-ils les questions religieuses au quotidien ? Nous sommes allés, sur le terrain, le demander à Michel Noir, député RPR et maire de Lyon. Parce que ce catholique convaincu s'est lancé dans une croisade anti- le Pen au nom des principes de la morale chrétienne. Et parce que, en tant que maire d'une grande ville de France, il a décidé d'y autoriser la construction d'une mosquée.

Les mosquées de la République

La construction d'une mosquée en plein Paris: on imagine les réactions que ce projet soulèverait en 1990. En 1926, pourtant, l'inauguration de la mosquée de Paris se déroule dans un enthousiasme unanime. C'est que, avant les années 1980, les républicains considèrent l'islam comme un facteur de paix sociale et... d'unité. La révolution iranienne et les revendications des islamistes extrémistes en ont fait, aux yeux de l'opinion, une religion subversive.

1984 : la dernière bataille de l'école

«/l ^:O/<?J privées, fonds privés; à écoles publiques, fonds publics!» On croyait ce cri de guerre laïque remisé au magasin des accessoires 11 . _ _ ./ il » r> * quand, le 24 juin 1984, la lame de fond des partisans de l'école libre déferla dans les rues de Pans. Cette formidable mobilisation a contraint le pouvoir socialiste à retirer de toute urgence le ùroiet de O 1 J loi qui visait à créer un «grand service public, unifié et laïque». Mais les manifestants voulaient-ils vraiment défendre l'école catholique ou tenaient-ils simplement à la liberté de l'enseignement ? Jean-Jacques Becker évoque les dessous de cette incroyable affaire.

L'ENA : de l'état-roi à l'argent-roi

Voulu par les révolutionnaires de 1848, puis par le Front populaire, le projet français d'une École nationale d'administration n'aboutit durablement que dans l'enthousiasme de la Libération. Imprégnée de la mystique du service public, l'ENA de 1945 constitue le fer de lance d'un État jacobin rénové. Or, quarante-cinq ans plus tard, on y entre moins pour suivre la voie royale qui mène aux sommets de l'État que pour accéder à la direction de firmes privées...

Vidéothèque de Paris : de Gaulle à l'écran

De Gaulle vivant, les affaires de la France ne se cuisineront pas devant une caméra. Mais le Général apprécie le secours tactique du petit écran dont il connaît l'emprise nouvelle sur l'opinion. Des conférences de presse élyséennes aux actualités étrangères, en passant par les grandes séries consacrées à l'aventure gaullienne, la Vidéothèque de Paris et L'Histoire présentent entre le 26 juin et le 17 juillet 1990, une exceptionnelle rétrospective de quatre-vingts heures filmées sur «de Gaulle à l'écran» (ci. p. 53 à 56)*.

Enquête sur des sujets tabous

Si la vie privée du Général n'a pas fait les choux gras de la presse nationale, c'est qu'elle ne s'y prêtait guère. Vingt ans après sa mort, on ne touche pas impunément à son image, patrimoine national et propriété des siens. L'autocensure des journalistes et des biographes joue toujours. Et les gardiens de la mémoire veillent.

L'exercice solitaire du pouvoir

« Exercice solitaire du pouvoir ». Conseils des ministres sans débats, chefs de gouvernement révoqués : la réputation d'autoritarisme de De Gaulle n'est plus à faire. La politique algérienne, les alliances militaires, les coups d'éclat diplomatiques, il en décidait seul, à son bureau. Pourtant, le premier président de la Ve République savait aussi écouter. Il respectait ses collaborateurs. Et il laissait souvent à ses ministres une liberté que ceux-ci n'ont pas retrouvée depuis.

Le général méprisait-il l'intendance ?

« L'intendance suivra » ; cette célèbre formule attribuée à de Gaulle résume une réputation difficile à détruire. Le Général aurait tenu la politique économique pour quantité négligeable... C'est pourtant lui et lui seul qui, contre l'avis du ministère des Finances, imposa des réformes radicales pour permettre le redressement financier de la France et son ouverture extérieure en 1958. L'analyse d'Anthony Rowley est ici étayée par le témoignage de trois anciens conseillers du général de Gaulle: Jean Méo, Jean-Maxime Lévêque et Antoine Dupont-Fauville.

Le jour où de Gaulle a décidé l'indépendance de l'Algérie

« Vous savez bien que tout cela finira par l'indépendance ! » aurait déclaré de Gaulle à propos de l'Algérie dès 1944. «Vive l'Algérie... française!» s'exclame-t-il en juin 1958. Alors, le Général a-t-il trompé ? Ou s'est-il trompé ? Quand a-t-il finalement arrêté l'indépendance algérienne ? Ne s'y est-il pas plutôt résigné ? Sur ces questions, les témoignages, les déclarations publiques et les confidences privées se contredisent souvent. Guy Pervillé verse ici toutes les pièces au dossier.