France

Les superstitions populaires au temps de Louis XIV

Au XVIIe siècle, l'Eglise a déclenché, au nom de la foi catholique, une offensive contre les croyances et les pratiques superstitieuses de la religion populaire. C'est en faisant - pour les combattre - la liste des superstitions de son temps qu'un curé plein de zèle, Jean-Baptiste Thiers, est devenu pour nous ethnographe sans le savoir.

Les livres de cuisine, de Gutenberg à l'Encyclopédie

Après René Harot qui, dans le numéro 6 (novembre), nous a décrit un repas d'enterrement au temps de Romulus, le deuxième invité de cette chronique est Alain Girard, conservateur adjoint des bibliothèques de la ville de Caen, auteur d'un remarquable article intitulé « Le triomphe de la Cuisinière bourgeoise[1] », a accepté de nous parler aujourd'hui de la question dont il est le meilleur spécialiste en France : la littérature culinaire, du Moyen Age au XVIIe siècle.

Il n'y a plus de mode, Madame

Le Metropolitan Muséum of Modem Art de New York vient de rendre un hommage à Richard Avedon et aux trente ans de photographie qu'il a passés au service de la mode. Cortège pour un enterrement ? La notion de mode, en tout cas, paraît avoir vécu.

Le corps a son histoire

« Tiens-toi droit » : c'était il y a peu le premier des commandements d'une pédagogie hantée par la scoliose des mauvaises habitudes scripturaires et les poitrines creuses de la tuberculose.

Victoire sur le phylloxéra

L'entrée de l'Espagne dans le Marché commun laisse présager une nouvelle crise de mévente du vin. Un mal chronique de la viticulture industrielle née il y a un siècle de la victoire sur le phylloxéra.

L'URSS et nous

En octobre dernier, Pierre Daix, ancien communiste, publiait un livre sur La Crise du PCF (Le Seuil). Le mot « crise » est un peu usé, tant il revient sous les plumes. Il est pourtant incontestable que le parti communiste français est en train d'opérer une certaine révision de ses rapports avec l'URSS. Dans un livre collectif publié sous la direction de Francis Cohen - directeur de la Nouvelle Critique -, livre intitulé l'URSS et nous (Éditions sociales), des intellectuels communistes faisaient quasi officiellement le point, en ce même automne, sur les relations avec l'État soviétique et prenaient à leur compte quelques-unes des analyses critiques des non-communistes. De manière plus radicale, Jean et Nina Kéhayan, communistes français, publiaient, après avoir vécu deux années en URSS, leur Rue du prolétaire rouge (Le Seuil), où ils disaient, à travers leurs observations sur la vie quotidienne, à quel point le socialisme soviétique leur paraissait une imposture. Dans ce contexte, il nous a paru intéressant de demander son avis à Jean Bruhat. Ancien élève de l'École normale supérieure, ancien professeur d'histoire à la khâgne du lycée Lakanal, avant d'enseigner à la Sorbonne puis à « Vincennes », auteur de nombreux ouvrages, dont une Histoire de l'URSS dans la collection « Que sais-je ? », Jean Bruhat est un des plus anciens militants du PCF. Toutefois, à partir de la fameuse et douloureuse année 1956, le « stalinien » qu'il était a voulu débarrasser ses anciennes ferveurs de l'aveuglement. C'est à cet historien, toujours membre du PCF, que nous avons demandé des commentaires à l'URSS et nous en souhaitant ainsi ouvrir le débat, non seulement sur les historiens et le communisme, mais plus généralement sur les historiens et la politique.