Historien

Jean-Louis Flandrin, de l'amour à la gastronomie

Disparu le 8 août dernier, Jean-Louis Flandrin fut un historien audacieux et l'un des tout premiers collaborateurs de L'Histoire . Deux grands chantiers historiques l'ont successivement retenu : la sexualité et la famille d'une part, les goûts et les pratiques alimentaires d'autre part. C'est en pionnier qu'il les a abordés l'un et l'autre, surtout le second, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites. Avec la publication, en 1970, de L'Église et le contrôle des naissances , puis, en 1976, de Familles , il s'engage dans une voie que seul Philippe Ariès avait parcourue avant lui.

En 1978, il inaugure dans L'Histoire , sous le pseudonyme de Platine emprunté à un Italien du XVe siècle, qui fut bibliothécaire du pape Sixte IV et surtout l'auteur du premier ouvrage de gastronomie imprimé, une chronique régulière pour une « gastronomie historique ». Il crée en 1981 à l'université de Paris-VIII-Vincennes un enseignement théorique et pratique sur le sujet, devenant bientôt le spécialiste mondialement reconnu d'un domaine historique qu'il a initié.

De tous les historiens français de la seconde moitié du XXe siècle, c'est sans doute lui qui, avec Robert Mandrou, apparaît comme l'un des héritiers les plus directs de Lucien Febvre.

Le texte qui suit est celui de sa première chronique, parue dans le premier numéro de L'Histoire , en mai 1978, sous le titre « D'honnête volupté », accompagné d'une recette italienne du XVe siècle. Ces textes ont été repris chez Odile Jacob en 1992 sous le titre Chroniques de Platine .

François Lebrun

Les illusions perdues d'un historien soviétique

Il y a dix ans, le 19 août 1991, un putsch précipitait l'effondrement de l'empire soviétique. Le témoignage de l'historien Mikhaïl Narinski qui évoque ici trente ans d'histoire de l'URSS. Depuis la déstalinisation des années 1960 jusqu'à la chute de Gorbatchev. Quand un destin individuel rencontre l'aventure collective.

Plaidoyer pour les archivistes

Pas d'histoire sans archives. Pas d'archives dignes de ce nom, c'est-à-dire exploitables, sans le patient travail, en amont, des conservateurs, qui doivent être avant tout des historiens. Notre société qui porte aux nues les gestionnaires a malheureusement oublié cette vérité première.

Jérôme Carcopino : Rome au service de Vichy

Jérôme Carcopino est l'auteur d'une fameuse Vie quotidienne à Rome. Historien réputé, élu à l'Académie française en 1956, il fut aussi un fidèle serviteur du régime de Vichy. Son œuvre administrative, marquée par la révocation des Juifs de l'Éducation nationale, il la défendait au nom de l'enseignement des Anciens...

La nostalgie de l'unité chrétienne

C'est seulement au XVIe siècle que le mot croisade apparaît avec le sens qu'on lui connaît aujourd'hui. Alphonse Dupront a consacré une oeuvre immense à ce mythe qui traverse l'Occident. Peut-être une façon d'idéaliser l'unité perdue du Moyen Age chrétien.

Braudel, Febvre, Mandrou : bataille d'historiens

Albin Michel réédite Y Introduction à la France moderne, de Robert Mandrou. Un véritable manifeste pour l'histoire des mentalités. Qui valut à son auteur la rancune tenace de Fernand Braudel. Au centre de la querelle : l'héritage du prestigieux fondateur de l'école des Annales, Lucien Febvre.

Mais que vont-ils faire à l'Académie ?

René- Rémond vient d'être élu à l'Académie française. Il y retrouve Hélène Carrère d'Encausse, Alain Decaux, Jacqueline de Romilly... Les historiens sont-ils suffisamment représentés dans cette noble institution ? Mais leur est-il si facile d'v entrer ? En être ou ne pas en être...