Justice

Londres 1900 : assassins, crimes et procès

Une image vient à l’esprit lorsqu’on évoque les criminels de l’Angleterre victorienne : celle de Jack l’Éventreur qui ensanglanta Londres à la fin du siècle dernier. Mais ces faits divers sensationnels ne rendent pas compte de la réalité : la capitale anglaise était en 1900 la plus sûre d’Europe, et la plupart des crimes qui y étaient commis relevaient de disputes domestiques. Des assassins ordinaires, en quelque sorte.

Quand les juges étaient indépendants

On entend souvent aujourd'hui déplorer le manque d'indépendance de la justice et sa collusion avec le pouvoir. Pour Ariette Lebigre, cette soumission des magistrats remonte à la Révolution. Sous l'Ancien Régime, en effet, les juges tenaient tète au souverain. Sur cette question d'actualité, on peut lire aussi l'opinion du ministre délégué à la justice Michel Sapin (p. 10), ainsi que les témoignages de Jean de Maillard, substitut du procureur de la République au tribunal d'Agen (p. 14), et de Paul-André Sadon, ancien directeur du cabinet du garde des Sceaux Albin Chalandon (p. 18).

Pardon, grâce, amnistie : deux mille ans d'arbitraire

«Amnistie» et «amnésie» ne sont pas nécessairement synonymes. Chaque loi d'amnistie revêt un visage différent selon les époques et la conjoncture politique. On l'a vu récemment avec celle qui concerne les parlementaires français. Ariette Lebigre part des origines de cette notion d'amnistie - souvent confondue avec la grâce - pour rendre tout son sens à un mot qui a fait couler beaucoup d'encre.

Le jugement du dieu-fleuve en Mésopotamie

L'ordalie, ce recours au «jugement de Dieu », si fréquent encore au Moyen Age, était déjà connue en Mésopotamie, il y a plus de cinq mille ans. Pour prouver son innocence, l'accusé devait plonger «au cœur du dieu-Fleuve» et en ressortir vivant. Bertrand Lafont, s'appuyant sur des textes jusqu'ici inédits, analyse le fonctionnement et la signification de cette procédure juridique qui a traversé les âges : on ne peut pas condamner sans preuve et une démonstration, même irrationnelle, de la culpabilité est nécessaire.

Les bourreaux meurent aussi...

Devant le billot ou la guillotine, il y a le bourreau... Sous l'Ancien Régime, on l'appelait /'«exécuteur de la haute justice» ou encore le «maître des hautes œuvres». Dans le langage populaire, c'était le «boucher» ou le «carnessier». Depuis la suppression de la peine de mort, le voici au chômage. La Révolution avait offert à ce métier des perspectives dépassant toute espérance.

Le centenaire de la chaise électrique

Quel moyen utiliser pour éliminer rapidement les assassins, proprement et aux moindres frais? En 1888, des médecins américains inventent la chaise électrique. Mais la première électrocution se solde par une catastrophe. Et en 1909 encore, la technique est loin d'être au point...

Moyen Age : le jugement de Dieu !

Etrange et poignante : telle nous paraît l'ordalie du Moyen Age. Un accusé tentait de se disculper en tenant dans sa main un fer incandescent. D'autres fois, on décidait de l'innocence ou de la culpabilité des suspects en les plongeant dans l'eau pour voir s'ils coulaient ou surnageaient. Etrange pratique, donc, et cependant propre à instaurer la paix et l'ordre compromis. Poignante, aussi, et cependant porteuse de miséricorde envers ceux que la justice des hommes aurait de toute façon condamnés. Comprendre cette justice n'est pas facile. D'autant que l'information fait défaut.

La prison du Châtelet en 1664

« Privées » ou non, les prisons continuent d'être l'objet de débats passionnés. Quoi qu'il en soit, voici un document inattendu tiré des Archives nationales. A travers l'évasion rocambolesque d'un détenu, Ariette Lebigre analyse concrètement le fonctionnement du système pénitentiaire au XVIIe siècle. Epouses admises librement, portes ne fermant pas à clef, visites non réglementées... Etranges prisons de l'Ancien Régime ! Elles ne sont pas gérées par l'État, mais affermées aux geôliers.

Le juge et l'assassin : le cas Paul Chabre

« Pour un criminel pris, combien en liberté ? » Ce propos n'a pas été recueilli dans la rue hier, il circulait déjà dans l'Ancienne France. Pour nous, Ariette Lebigre a extrait d'archives dispersées le cas exemplaire de Paul Chabre, petit juge courageux, qui décide d'arrêter le seigneur de Lempny, assassin. Un vrai western !