L'URSS n'existe plus. Une « Communauté d'Etats indépendants » l'a remplacée, au sein de laquelle la République d'Ukraine, riche de cinquante millions d'habitants, occupe une place essentielle. Nous avons demandé à Vladimir Vodoff, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, d'évoquer cette ancienne nation qui s'est construite entre la Pologne et la Russie, restée si longtemps absente des manuels officiels.

La particularité française ne réside pas dans la violence de l'opposition droite-gauche, que l'on retrouve dans toutes les démocraties. Elle tient au caractère radical, absolu, d'une contestation qui n'a cessé de porter sur la nature du régime. Cette hostilité systématique à la république a été l'œuvre d'un homme, Charles Mourras, dont la pensée politique a triomphé avec l'instauration du régime de Vichy.

Un Haut Comité d'Etat, avec l'aide de l'Armée, a pris le pouvoir en Algérie. A vrai dire, les élections libres qui se sont déroulées à la fin de l'année 7997 n'avaient fait qu'inscrire une parenthèse dans un régime de dictature qui dure depuis trente ans - depuis l'indépendance. Benjamin Stora dresse le bilan politique de ces trente années pendant lesquelles la démocratie n'a pas eu droit de cité en Algérie.

«Oh oui, puisse tout à l'heure, à l'instant/ La France s'élancer de victoire en victoire...»: le vœu le plus cher de Déroulède a servi de leitmotiv à toute son œuvre, des Chants du soldat aux Refrains militaires. Des générations d'écoliers ont appris ses vers par cœur; son succès public a été immense. Une gloire qui devait s'abîmer définitivement dans le cataclysme «patriotique» de la Première Guerre mondiale.

«On peut être antiparlementaire et rester républicain.» Telle est la profession de foi de Paul Déroulède, poète officiel de la IIIe République et l'une des figures les plus hautes en couleur du nationalisme français. Ce patriote «revanchard» avait une idée fixe: abattre la République parlementaire au profit de la République plébiscitaire. Un programme qui trouve aujourd'hui d'étranges résonances: non seulement à l'extrême droite mais, de façon plus étonnante, dans la doctrine politique qui a inspiré la Constitution de la Ve République.

En octobre 1990, la réunification a permis à l'Allemagne de retrouver une souveraineté que les vainqueurs de la guerre avaient partiellement confisquée. Sur quelle identité nationale se sont donc construites la RFA et la RDA pendant plus de quarante ans ? Peut-on dire que la nation allemande renaît aujourd'hui de ses cendres? Pour Alfred G rosser, ce nationalisme est bel et bien mort avec la chute du nazisme. Pour d'autres (cf. notre enquête, p. 40), // existe encore un sentiment national allemand. Et alors ?

Pourquoi la résistance à l'emprise soviétique a-t-elle pris une telle ampleur en Lituanie ? Comment expliquer que ce petit État balte ait choisi, le premier, de s'opposer à Gorbatchev ? C'est dans le passé prestigieux de cette république qu'il faut chercher la réponse à ces questions. Nous avons demandé à Vladimir Vodoff, slavisant et médiéviste, de le faire pour nous.

Que réclament les Baltes, les Azéris, les Géorgiens et les autres peuples, et que peuvent-ils obtenir? Quelle est la marge de manœuvre de Gorbatchev face aux flambées de violence dans les républiques périphériques de l'empire soviétique ? D'où viennent ces sentiments nationalistes exacerbés qui agitaient déjà l'URSS de Lénine et de Staline? Il y a plus de dix ans, dans L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse envisageait les désordres actuels. Elle répond aujourd'hui à nos questions à la lumière de la nouvelle donne soviétique.

Pour comprendre les racines historiques du réveil nationaliste de l'Europe de l'Est, il faut au moins remonter au «Printemps des Peuples» de 1848. Car les contentieux ethniques et territoriaux qui rongeaient déjà l'Empire des Habsbourg au XIXe siècle n ont jamais été résolus. Et, aujourd'hui, l'URSS n'est plus là pour les «arbitrer». Nous avons demandé à Jacques Rupnik de démêler pour L'Histoire l'enchevêtrement national de cette autre Europe.